Après un petit cycle ex-youslavien proposé par Gols, Shang se lance dans la parenthèse slovaco-tchèquienne. Nous voici donc face à une comédie tchèque du début des années 2000 qui met en scène plusieurs couples ne cessant de se faire et se défaire. C'est peut-être hilarant quand on connaît les subtilités du tchèque, ce l'est un peu moins quand on n'est français : on découvre une toute petite comédie douce-amère avec des personnages hauts-en-couleurs mais avouons qu'on fait très rapidement le tour de la chose ; on fait la connaissance d'un animateur radio qui ne peut s'empêcher de faire des confidences sur sa vie personnelle quand il est à l'antenne, d’un musicos qui fume des pètes 24h/24 et qui oublie ce qu'il fait et dit dans la minute qui suit, d’un chirurgien qui harcelle son ex, d’un dragueur qui aime filmer les scènes de dispute (les siennes comme celle de ses amis) et des donzelles (dont une bien mimi Macédonienne) qui surfent d'une homme à l'autre en enchaînant le plus souvent les déceptions.

Ondrícek tente la scène sexy avec l'initiation au body tequila (il faut juste trouver la partenaire adéquate), s'essaie au grotesque avec ce groupe de touristes japonais qui s'invite chez des familles pour assister à leur repas et pour les photographier sous toutes les coutures, propose quelques situations burlesque un brin surprenante (ce pauvre couillon de chirurgien qui se déguise en plombier pour s'introduire chez son ex ou encore cette discussion entre le fumeur et sa copine : celui-ci lui explique qu'il se doit de la quitter car il avait totalement oublié qu'il avait déjà une copine qui est simplement partie en voyage – gros lol). C'est plutôt bon-enfant, boosté par quelques airs anglo-saxons sympathiques et des tubes d'Aznavour mais ça ne vole pas très haut non plus ; ça flirtouille, ça se tourne autour comme des adulescents qui se cherchent encore et qui n'osent totalement s'investir. Bref, c'est gentillet, on sourit une fois ou deux pour la forme mais ça s'oublie à la vitesse de lumière. Toute petite sauterie tchèque.

Les Solitaires (Samotári) (2000) de David Ondrícek

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