Si le gars Ludwig à la réalisation est assez obscur (on reste pas douze ans hors des colonnes de Shangols pour rien...), notons la présence de William A. Wellman comme responsable de l'histoire originale... Une histoire qui confronte en tête d'affiche la boule de nerfs Edward G. Robinson et le zen James Stewart... Le premier est un petit mafieux qui revient aux States avec une chtite polak du pays : il veut un enfant, elle lui fait ; il reprend la main sur le quartier de Brooklyn, tue trois frères ennemis et il se fait pécho... pour des problèmes d'impôts... Cela le fait marrer vachement au début (ahaha, les impôts) puis quand il se prend dix ans à Alcatraz, il sourit déjà moins... Cerise sur le gâteau, sa femme, un peu surprise de voir qu'elle a épousé une fripouille, le quitte et se marie avec le gentil photographe Stewart. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour notre petit couple pendant qu'Edward devient une bête en cage... Quand les dix ans seront écoulés, pour sûr qu'il va tout faire péter nom de dieu - ou pas...

Robinson se la donne comme d'hab dans ce rôle de petit roquet hargneux qui se prend pour une réincarnation de Napoléon ; il est con avec sa femme, avec ses hommes de main et nargue la police... Seulement, en deux temps trois mouvements, le pauvre bougre va devoir changer de registre : il se retrouve comme un gland derrière les barreaux de The Rock ; à part provoquer une petite rixe avec un type qui lui cherche des poux, il risque de devoir la jouer profil bas pendant 10 ans... Heureusement, il se passe de l'autre côté des événements ultra-excitants : Stewart, éduquant l'enfant d'un autre, fait le couillon pour construire de la complicité ; allez, partons à la pêche, ouais ! Ok, c'est tout de même un peu terne comme action pour n’importe quel film noir qui voudrait se respecter, surtout que le pauvre Stewart n'a absolument rien à jouer. On attend le dénouement en mangeant son dessert (ah, les dix dernières minutes vont valser) et l'on découvre notre pauvre Edward rapidement dépassé : il doit mettre ses envies de vengeance sous le tapis car ses hommes de main n'ont pas tardé à le tabasser pour savoir où il cachait le pactole... Ça ne suffit pas ? Bon ben on va tabasser ton gosse pour voir si la mémoire peut te revenir - le coup est bas mais diablement efficace... Robinson a tout perdu... sauf son fils... avec lequel il n'a jamais rien partagé... Il risque de finir le film la queue entre les jambes ou, au mieux, mort... Même pas sûr qu’il ait le choix des armes… Petit thriller guère tendu qui permet as usual à Robinson de faire son petit numéro plein de mauvaise foi fielleuse mais à la réalisation trop molle pour qu'on garde un souvenir marquant de la chose.

Le dernier Gangster (The last Gangster) (1937) de Edward Ludwig

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