Décidément ces vendeuses de rue (bien dénudées ma foi) de bétel n'en finissent point d'inspirer les cinéastes taïwanais. Avant Lee (Help me Eros - plus surréaliste et un poil ennuyant), c'est donc Lin qui s'y colle dans un film récompensé de l'Ours d'argent lors d'une Berlinade. Lin est loin d'être un manche quand il s'agit de jouer avec les néons multicolores de la ville, la sensualité qui émane de ces corps aussi enivrants et croquants que du bétel (enfin, j'imagine, attention, hum) ou pour nous servir, de nuit, des chevauchées sauvages à deux, en scooter. Le problème, c'est quand même que Tsai Ming-liang soit déjà passé par là - avec plus de bonheur et de profondeur - sans parler des premiers films du père Wong Kar-wai (hongkongais, oui, je sais) au niveau esthétique. En dehors de ces couleurs chaudes certes bienvenues, le film a quand même bien du mal à décoller et à dépasser le stade de la belle image chromo; l'intrigue lorgne entre une histoire d'amuuuurrrr entre une bettelnut girl et un apprenti pâtissier un peu branleur (belle jeunesse un peu vaine) et un règlement de compte mafieux déjà vu trente fois et avec plus de brio. L'érotisme reste gentillet, la violence demeure souvent anecdotique et le film semble au final surtout s'adresser à des ados en manque de (légère) émotion : l'histoire de cette fille - la bettelnut - qui tourne, par hasard, une scène dans un film puis devient chanteuse place le rêve et les désirs au niveau intellectuel de la star Ac (jamais vu mais je devine). L'actrice possède indéniablement un très joli minois, on a d'ailleurs droit à un vrai couple de roman-photo (pour situer le niveau), c'est dire, mais cette "romance" est d'une superficialité à faire bâiller. Bien lisse ma foi tout ça...

Betelnut Beauty (Ai ni ai wo) (2001) de Cheng-sheng Lin

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