Eh oui, on a beau être anglais, reprendre les mêmes recettes que le père Hitch, il est tout de même parfois difficile de lui arriver à la cheville. Pourtant tout avait assez bien commencé : une fête foraine, une femme qui ne tombe pas sur le bon rencard (et évite le tueur...), une quidam tout de même étranglée (la cinquième victime en quelques jours) et une police aux abois... Très vite Huntington lâche l'identité du tueur : ce n'est autre que ce Victor James Colebrooke (Eric Portman, le regard torve de l'emploi), dont la mère est surprotectrice, dont le père avait des antécédents macabres... On connaît donc le tueur et les flics aussi : rapidement, ils ont tôt fait de soupçonner notre homme ; un indice, puis deux, puis trois, un flic prend même Colebrooke en filature et on se demande franchement ce qu'on attend pour ne pas mettre fin aux agissements de cet homme au comportement de plus en plus suspect... Il faudra une bonne douzaine d'indices pour que les flics passent enfin à l'action... et perdent sa trace alors même qu ee le tueurst avec sa future victime...

Un suspense qui ne fait pas long feu et des flics, pourtant actifs, qui semblent tout faire pour qu'on leur gueule dessus : mais intervenez bon sang, vous voyez bien que ce gars est coupable !!! On prend malgré tout son mal en patience, on tente d'apprécier ce petit meurtre nocturne, dans un parc, alors même que le brouillard se lève, on tente de se divertir avec cette idylle qui naît entre un conducteur de bus (Julien Lepers jeune) et cette femme de la fête foraine (qui n'en a pas fini avec le tueur...), mais avouons qu'on languit un peu en attendant ce final (à Hyde Park) qu'on espère trépidant... Colebrooke entretemps décapitera son père dans le Musée des horreurs, se prendra le chou avec sa mère désespérée et continuera de semer les preuves derrière lui (Les crimes étaient tous imparfaits...). On sortira les grands moyens pour alpaguer notre homme dans un Hyde Park évacué à toute vitesse et, sans dire que la résolution tombe un peu à l'eau, avouons simplement qu'elle manquera franchement de peps et de grandeur... Huntington nous sert à toutes les sauces une ritournelle pianesque de Mischa Spoliansky qui finit par te scier la tête (mais coffrez-le ce tueur et qu'on achève le film au milieu...) et malgré quelques bonnes idées polardeuses apparemment dans l'air du temps (Emeric Pressburger en coscénariste) livre un produit un peu trop tiède dans le genre. Petite chose anglaise moyennement divertissante.

Recherché pour Meurtre (Wanted for Murder) (1946) de Lawrence Huntington

Partager cet article