Depuis qu'Almodovar est mort (oui, bon, ne jouons pas sur les mots), il n'est pas évident d'avoir des nouvelles du cinéma espagnol. Du coup, remonté comme un coucou suisse, je décidai de me lancer dans ce Truman. On peut tous faire des erreurs. Il était donc une fois un homme atteint d'un cancer qui avait décidé de mettre fin à ses jours. Son meilleur pote, bien décidé alors là à le faire changer d'avis, débarque du Canada. Sourires complices, engueulades légères, moments doux amers, oh mon Dieu... On peut ergoter sur le film de Nemes, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un film d'un vrai cinéaste. Là, las, on assiste à des champs / contre-champs poussifs, à des acteurs qui tentent de se la jouer naturel comme dans une pub pour la Société Générale, à des discussions vaines, plates, pauvres... Il y a les moments "émotion' incontournables ("la ferme, tu ne sais pas ce que c'est que d'être mourant", one point, les retrouvailles avec le fiston oublié, two points, la séparation terrible, lourde, tendue, à l'aéroport, three points - le moment qu'on préfère parce que c'est juste avant la fin). Ah bien sûr, j'oubliais, le moment "séparation avec le chien" (le fameux Truman du titre - parce que dans Truman, y'a True, tu vois) sauf que même dans ce moment-là - moi qui, caninement, suis pourtant rageusement sensible – je n’ai pas vibré, même pas d’une oreille : un comble. Un scénario dont on devine un à un tous les stratagèmes et un final aussi triste qu'une omelette espagnole dans son huile froide. Trully, wrong choice.

Truman (2016) de Cesc Gay

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