Je ne vous apprendrai rien, je le sais, en vous disant que lorsqu'on part sur une odyssée au long cours sur Shangols, on va jusque dans les petits recoins cachés du cinéma - ou de la téloche... Voici, donc, pour votre plus grand plaisir, une petite chose mettant en scène la divine Gene Tierney qui fait un énième retour (sur le petit écran) cinq ans après The left Hand of God. Oui, bon, c'est très léger, aussi bien en terme de durée (à peine trente minutes) qu'en terme de scénario : une jeune femme sort de prison après avoir tué son mari alcoolique (aujourd'hui, elle aurait une médaille, les temps changent) ; elle est jouasse de récupérer son enfant et se voit conseiller au passage (un couple, c'est deux bordel) de trouver un mari. Elle file sur internet et comme cela n'existe point passe une petite annonce... Elle reçoit une réponse d'un type entre deux âges qui vit perdu à la montagne... Ils se donnent rencart, le type est peu disert, Gene dubitative... Une longue promenade en carriole pour aller jusqu'au bout du monde et une petite discussion s'engage entre nos deux veufs (oui, lui aussi) pour voir ce qu'ils font dans cette galère... Notre homme a des secret, Gene est de plus en plus sur la réserve : un ours peut-il s'entendre avec un cygne (qui a quand même encore des traces de sa superbe, pour citer Biolay) ? A priori non, sauf si chacun met son petit cœur à nu... Ah oui, ça sent la production télé, trois séquences, des fonds d'écran un peu pouraves, le tout pour orchestrer le come-back d'une star - qui n'a certes plus son éclat de jeunesse mais encore de l'émotion à revendre, là, tout au fond de ses yeux si clairs... Ça sent déjà la fin de carrière (alors qu'en termes d'années, elle n'en est qu'au milieu... en terme de films, les productions à venir seront quand même plus anecdotiques) mais on sent tout de même encore dans cette façon de courir allègrement vers son bambin ou dans ce regard laser si désarmant ce que fut cette étoile hollywoodienne dont il reste quelques scories... Non, non, je ne suis pas dur, Gene Tierney demeure éternelle, on le sait ça. Pour fan averti, hein, précisons.

Journey to a Wedding (in General Electric Theater) (1960) de Herschel Daugherty

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