Je vois d'ici l'ami Gols me tançant d'avoir jeté un œil à ce Maestro et encore point à Tar - il n'a sûrement pas tort, mais Tar viendra - car mieux vaut, bon, on le sait. Que va-t-on donc retenir de cette bio de Bernstein produit par du lourd (Scorsese et Spielberg entre autres), réalisé et interprété, à tous les âges, (the rôle à Oscar ? Je ne vous fais le pas dire puisque l'Académie esy l'antre du grimage et du changement de voix) ? Pas grand-chose, à vrai dire, malheureusement, si ce n'est d'avoir découvert que le Léonard craquait méchamment pour le jeune homme (mais on s'en fout, non, en fait ?) et que le Bradley en chef d'orchestre est un peu plus crédible (d'une baguette) que De Funès (mais est-ce si difficile ?)... On déroule le fameux biopic à ellipses avec ici, as usual, les premiers succès (immédiats), les premières amours (mâles), le premier amour (féminin, et les quatre bambins qui vont avec), les premiers gros succès, les premières rechutes, sexuelles (Léonard aime le jeune homme, oups, je l'ai déjà dit), ou encore le retour à la femme touchée par le cancer (une bonne maladie, c'est encore la meilleure façon de ramener son homme à soi - jusqu'à ce qu'on meurt, certes)... C'est de la prod moderne, avec changement de couleurs à chaque époque, voire de format d'écran, le truc habituel... La bonne nouvelle ? Un générique de douze minutes qui nous soulage avant l'heure... Plus sérieusement ? Bah, il y a bien un petit moment d'explication tant attendue, un peu frontale, entre Bernstein et sa femme trompée qui donne enfin un peu de suc à la chose, une direction d'orchestre dans une église relativement enlevée, où le Léonard-Bradley, sous le regard d'une femme reconquise, donne toutes ses tripes mais sinon, bouarf... on n'en apprendra finalement guère plus (malgré une interview de journaliste sans saveur) sur les motivations, les inspirations, le style de Bernstein, l'objet filmique approchant la star, en son temps, de la musique classique par le petit bout de la lorgnette, s'intéressant plus à ses écarts (sexuels) qu'à son art - ou ses bécarres... Un truc de fin d'année qu'on peut déjà brad(l)er po cher sur le bon coin cinématographique.

Maestro (2023) de Bradley Cooper

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