Sans condescendance, L'Arnacoeur est une comédie sympathoche qui vaut surtout pour son duo d'acteurs relativement charismatique : à ma droite Romain Duris, dont, je dois l'avouer, je suis généralement assez client pour peu qu'il ait quelque chose à jouer (ai jamais compris pourquoi autant de gens le détestaient, le bougre) ; il apporte sa patate - le type est une vraie pile - et ses grimaces de clown à ce rôle de séducteur finaud ; qu'il danse sur la musique de Dirty Dancing ou qu'il karaokise Georges Michael, il est toujours parfaitement au taquet. A ma gauche, Vanessa Paradis qui interprète une donzelle friquée (un peu marre de ces comédies qui ne se passent que dans des palaces (Monte Carlo cette fois, en long et en travers)...) ultra indépendante et confiante en elle-même. Elle est assez classieuse faut avouer, la jeune pousse semblant définitivement s'être épanouie. Un petit couple terriblement glamour donc qui a indéniablement son charme.

Une pointe d'action et de dépaysement (Le Maroc, on va pas loin), un soupçon (parfois un peu lourdingue) de comédie avec ce couillon de belge François Damien qui est parvenu tout de même deux trois fois à m'arracher un sourire (le gars est bon quand il assomme ses proies), une pincée de charme (un film où Hélèna Noguerra est en sous-vêtements a toujours un minimum d'intérêt), pas de quoi sauter au plafond en effet mais on ne va pas non plus trop faire la fine bouche ; on a trop envie, généralement, devant une pseudo comédie française, d'arrêter le massacre au bout de cinq minutes. Certes, dès le départ, on sait déjà exactement comment va se dérouler le scénar, certaines "références" sont clicheteuses à mort (un plombier... polonais, le film (Dirty Dancing donc) et la musique (le gars George Michael) de la parfaite midinette), mais on se prend gentiment au petit jeu de cette trame où les répliques fusent sur un bon rythme - rah, c'est pas écrit avec une énorme finesse nan plus, restons honnête, mais bah on s'attendait pas non plus à un chef d'oeuvre littéraire... L'alliance Duris et Paradis fonctionne à merveille (on sent qu'ils ont sincèrement pris plaisir à faire ce film ensemble) et c'est déjà une bonne nouvelle plutôt "énergisante" dans le paysage de morne plaine du cinéma comique français.

L'Arnacoeur (2010) de Pascal Chaumeil

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