Rocky VIII ou la revanche de la revanche de la revanche avec, à la fin, le bon Ricain triomphant du méchant Russe... C'est un peu dur, sûrement, dit comme cela, mais faut bien reconnaître qu'après un premier Creed plutôt maîtrisé et low-key, on retombe ici dans quelques excès pompiers un peu faciles et un scénario qu'on voit venir dès les premières secondes : Creed veut combattre contre le fils de Drago, soit la revanche ultime puisque Drago père (qui est devenu l'entraineur de Drago Jr) a tué sur le ring le père de Creed - entraîné alors par notre bon vieux Stallone qui n'avait pas su jeter l'éponge en temps voulu... Creed veut faire tomber cette montagne russe exilée en Ukraine (ben ouais...) mais Stallone décide de passer son tour pour l'entraîner... Creed va passer près de la catastrophe lors d'un combat à sens unique (où heureusement son adversaire sera disqualifié) puis viendra le temps de la revanche puissance 4, Stallone reprenant en main son poulain en l'amenant pour se ressourcer... dans le désert... C'est un peu gland résumé ainsi mais cela l'est tout autant à regarder... Une mise en scène bien pauvrette, des longues séquences de discussions romantico-psychologiques dont on se tape (la copine de Creed devient peu à peu sourde, leur gamin en attente le sera-t-il aussi, putain ? C'est d'un suspense terrible... un suspense de sourd...) et une éternelle remontada physique avec entraînement de guedin dans des conditions extrêmes qui finit par faire marrer (faudrait aussi que j'essaie de courir dans les bois avec douze pneus attachés à ma cheville... bon je risque d'avoir l'air un peu con... en plus même sans pneu je tombe, alors... Bref). Et puis, of course, il y a le fameux final fight avec montée en puissance de la tension, de l'émotion et des flonflons... On pense avoir une larme à l’œil mais c'est en fait une goutte de sueur : autant de marrons reçus et donnés pour en arriver à ce creeeeeeed de victoire... Mouarf... Alors oui, tout de même, soyons positif, c'est la dernière apparition de Stallone dans cette série (mais sait-on jamais d'ailleurs...) qui a plus de quarante ans au compteur... Le gars n'articule plus que de la paupière gauche, on voit les marionnettistes dans son dos pour le faire cligner de l'oeil ou monter un bras mais le bougre est toujours bel et bien là avec son non-jeu fantomatique mais désormais, il faut le dire, quasi-mythique... Vous allez me dire, tout ça pour se taper ensuite Creed III - je vous répondrai qu'il faut faire des concessions familiales, parfois, quand toute la famille a dû se mettre au japonais pour suivre l'intégrale Shimizu... Et puis exit Caple pour le tome 3, et ça ne peut pas être pire.

Creed II (2018) de Steven Caple Jr.

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