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28 janvier 2024

La Volonté du Mort (The Cat and the Canary) (1927) de Paul Leni

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On avait déjà évoqué dans ces colonnes la version parlante de Nugent sortie une dizaine d'années plus tard avec l'inénarrable Paulette Goddard. Voici donc la version muette de Leni, avec dans le rôle-titre la non plantureuse Laura Laplante. Je rappelle le principe pour les paresseux. Laplante, après vingt ans d'attente, apprend, aux côtés des autres membres de cette famille éclatée, qu'elle va être l'unique héritière de ce vieux papy argenté qui vivait reclus dans son château... Pour cela, une condition : prouver qu'elle n'est pas folle - sinon l'héritage ira à un autre membre de la famille... Forcément, on voit le loup venir de loin, un ou plusieurs personnages mal intentionnés vont tout faire pour lui foutre les chocottes durant cette nuit venteuse et lui faire perdre la raison. Laplante plie mais rompra-t-elle ? On aimé forcément ces ambiances bien glauques de château reculé, ces cadavres qui tombent du placard, ces créatures griffues qui agissent dans des recoins, ces personnages torves de servante (Dieu ce regard, à vous en faire tordre votre fourchette), ces rideaux qui se soulèvent en vrille, ces personnages inquiétants qui débarquent au milieu de la nuit (je suis à la recherche d'un fou qui vient tout juste de s'échapper ! Il doit errer alentours !), ces passages secrets improbables où les toiles d'araignées fleurissent, ces regards exorbités (les bons temps du muet) que toutes les dames de ladite compagnie auront forcément au moindre bruit, au moindre doute, au moindre mort...

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Bon, sans être saisi de bout en bout, on apprécie tout de même ce petit défilé des personnages de la famille, du couard aux lunettes à la Harold Lloyd à cette mère et sa fille qui tremblent tout du long comme des feuilles : le couard apporte son petit lot d'humour, la mère et la fille son grain de chocotte. Le suspense reste entier jusqu'au bout (même si, c'est vrai, on s'en fout un peu de la résolution) et on se régale des apparitions de cette servante qui ne rit pas même quand elle se brûle, de ce notaire qui joue encore mieux lorsqu'il est mort que vivant, de ce fantôme qui erre dans les couloirs ou de ce hobbit qui tente de semer la erreur dans le château, connaissant par cœur chaque passage secret. On passe plus de temps à admirer le blanc des yeux des personnages "sous le choc" qu'à vraiment trembler nous-mêmes mais on reste jusqu'au bout alerte devant ces petits efforts vintages d'atmosphères troubles (ce putain de vent à décorner un bufflon, ces voitures qui sillonnent sur des petits chemins de campagne comme perdues dans l'infinie noirceur de la nuit, ces gros plans signifiants sur les visages (et le subtile jeu sur la netteté des premiers plans), ou encore cette main chapardeuse et imprévisible qui surgit pour voler ou étrangler son homme). Point lénifiant.

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