Marizza (Marizza, genannt die Schmuggler-Madonna) (1922) de F.W. Murnau
Il faudra se contenter pour l'heure de la première bobine de ce film de Murnau (13 minutes sur 50) où la belle Marizza attire les convoitises : qu'il s'agisse du gendarme du coin ou du fils d'une bourgeoise, ils n'ont d'yeux que pour cette sauvageonne qui a quitté sa ferme. Elle se retrouve d'ailleurs au centre de toutes les intrigues puisque le roi des voleurs, qui fréquente sa mère, voudrait se servir d'elle pour détourner l'attention du flic mais aussi parce qu'elle perturbe l'union entre ledit fils bourgeois et la fille d'un usurier (ce dernier pactisant avec la bourgeoise : tu veux un prêt, tu maries ton fils avec ma fille : deal ?)... On a tout juste le temps de voir au cours de cette première bobine que cet électron libre, la lassive Marizza qui aime à caresser son chat ou son bouc (...), par ses poses et son sourire goguenard, a tout pour semer la zizanie auprès de ces pauvres et faibles mâles. On s'en frotte les mains d'avance puis plus lorsque la pellicule vient à manquer... On a tout de même le temps d'apprécier les gros plans de Murnau sur sa protégée et, malgré des cadres fixes, à hauteur de personnages (avec tout de même une petite contre-plongée sur la famille bourgeoise), ce sens implacable du rythme et du montage : en dix minutes, la plupart des personnages sont présentés ainsi que les diverses tensions à venir. Bon, c'est un peu frustrant, mais on garde tout de même deux-trois belles images en tête avec cette Tzwetta Tzatschewa (bzzzz) qui imprime diaboliquement la péloche. Un fragment appétissant.