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14 mars 2023

Piranhas (La Paranza dei bambini) de Claudio Giovannesi - 2019

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C'est bien beau d’avoir des modèles, surtout quand ils sont nobles ; encore faut-il arriver à s'en extraire pour trouver sa singularité. Giovannesi s'arrête à la citation, et si Piranhas se laisse regarder avec plaisir, on se retrouve à la fin avec une sorte de remake du Parrain ou des Affranchis, en moins bien. Tout y est de ce qui a fait un siècle de films sur la mafia : les rites d'initiation, les parents en pleurs, le premier meurtre, la rencontre avec le big boss, le culot du jeune premier, les amis qui tombent tour à tour, la petite amie soumise et flambeuse, l'escalade de la violence, la prodigalité jusqu'à ce que se pointe un gang plus avide et plus violent, etc. Avec toujours, bien entendu, un mélange de fascination et de réalisme pour ces bandes ultra-violentes, qui passe à travers une mise en scène rigoureuse et un scénario riche en événements. La différence notable est qu'il s'agit ici d'un gang de très jeunes gens, 15-16 ans, et que Giovannesi parvient, avec ce détail, à rendre son film plus triste que celui de ses prédécesseurs : Piranhas pointe la spirale de la violence, ces enfants qui, de plus en plus jeunes, rentrent dans la machine pour imiter les adultes, se trouver une identité, gagner le "respect". Il découle de leur manque de maturité une violence exacerbée, les gusses semblent n'avoir aucune limite ; et les dernières scènes, montrant l'héritage qui passe de ces adolescents à encore plus jeunes qu'eux, ne sont guère propices à l'espoir : la mafia continue à s'étendre et à toucher les gens de plus en plus jeunes...

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Ascension apogée et chute, donc, pour le jeune Nicola, avide de conquérir la puissance dans la Naples contemporaine, et portrait par le même biais de l'inarrêtable violence qui sévit encore aujourd'hui en Italie. Giovannesi contemple avec tristesse ces mômes faire comme leurs aînés (se procurer des armes, y aller à l’esbroufe, flamber, rouler des épaules et tuer), pointant la machine infernale que constitue la Camorra. Sous le beau soleil de la ville, assez bien rendue par une caméra qui joue volontiers les touristes, les anti-héros sillonnent les ruelles sur leurs Vespa (un des personnages principaux du film) et reproduisent tous les codes de leur fonction de petite frappe. C'est intéressant, mais pas plus qu'une troisième vision d'un film de parrain classique, bien joué, mais moins bien que De Niro, grave et concerné, comme de bien entendu, et nous revient en mémoire le film d'Alan Parker, Bugsy Malone, qui faisait camper les gangsters par des enfants. Comme chez lui, on ne peut se départir d'une impression de "mafia pour les bébés" un peu dommageable. On voit bien la part de discours sur la perte de l'innocence, sur le récit d’initiation à l'envers, sur le rêve d'enfance qui vient se briser sur la violence du monde ; on peut même aller jusqu'à admirer le sens de la narration, le dosage du suspense, le goût du spectacle du metteur en scène. Mais on a déjà vu 50 fois ce type de séquences (y compris dans Gomorra, adapté du même Saviano), et c'est bien triste à constater, mais on s'en bat un peu les flancs à force...

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