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8 novembre 2022

Les Amoureux (Älskande par) (1964) de Mai Zetterling

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Premier film de Mai Zetterling qui bénéficie de la photographie toujours précieuse du grand Sven Nykvist. Trois femmes sur le point d'accoucher (même si pour une, le bébé est déjà mort - olé) qui, sur leur lit d'hôpital, se rappellent leur enfance, leur adolescence et une partie de campagne récente en plein été. Des hommes souvent dominateurs, manipulateurs, pour ne pas dire parfois carrément prédateurs et un désir féminin qui tente malgré tout, dans ce monde de mâle, de s'éveiller... ou pas. On suit donc l'histoire d'Angela (Gio Petré, météorologue ?), qui commence gaiement avec l'enterrement de sa mère (ce gâteau marqué d'une croix, quelle horreur !) sous l'oeil d'hommes qui tentent de se renvoyer leur responsabilité, qui continue gaiement au milieu de jeunes filles en fleurs (avec une parenthèse lesbienne qui se termine... dans le sang - joie) et qui s'achève dans les bras d'un Don Juan de salon (mouarf). On suit également la trajectoire (guère plus enjouée, bien au contraire) d'Adele (Gunnel Lindblom) qui connut le grand amour de jeunesse auprès d'un jeune homme "riche et beau" (scène d'amour en extérieur joliment cliché) mais qui termina sa route sentimentale avec un fermier... fermier qui ne trouva rien de mieux que de violer cette femme un brin frigide... Le bébé est mort-né et on se dit que c'est sans doute le plus chanceux des trois... Un parcours pas très joyeux mais ponctué d'une scène assez osée où la jeune femme ne se contente pas d'un regard caméra en s'étreignant elle-même sensuellement mais lui donne carrément un baiser. Frigide mais hot l'Adèle, en solo.

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Enfin, on suit le destin d'Agda (la bergmanienne Harriet Andersson), sûrement le caractère le plus gai et frivole des trois... Et pourtant, elle rencontre dans son enfance un gros bonhomme qui, profitant du goût d'Agda pour les gâteau à la crème, l'entrainera dans son antre. Un bon gros pédophile bien suant et gras... Argh... Mais la chtite, gardant au moins en apparence une humeur primesautière, continuera de rencontrer des hommes (avides) et finira par se marier, enceinte, avec un artiste gay... Bref, vous allez me dire, les femmes ne sont pas vraiment à la fête... Non, c'est vrai, mais Zetterling ne réalise pas pour autant un film qui verse trop facilement dans le mélo et la complainte. Si les hommes, souvent misogynes, ne pensent qu'à ça, si les femmes, malheureusement, finissent par subir leurs assauts, on a aussi droit ici à des portraits de femmes qui tentent malgré tout de ne pas trop se laisser abattre - même si sur leur lit d'hôpital, ce n'est pas vraiment la fête du slip. On assiste surtout à des scènes d'enfance et d'adolescence, dans la première partie en particulier, assez fortes et marquantes et parfaitement mises en scène (cet enterrement où la jeune fille se cache sous la table entre les jambes en noir des adultes raides comme des cierge ou ces escapades très lumineuses des jeunes femmes dans la nature). Dommage que cette deuxième heure (cette très longue partie campagnarde où l'on multiplie les personnages et où on perd un peu en route nos trois femmes) soit un peu plus lâche et brouillonne. Mais un premier film, tres female gaze, qui nous montre une Zetterling, aidée par le grand Sven, avec déjà un œil et un ton audacieux.

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