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5 octobre 2022

Godzilla contre Hedora (Gojira tai Hedora) (1971) de Yoshimitsu Banno

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On continue notre petit chemin de croix godzillesque avec cet opus qui, s'il s'adresse une nouvelle fois de façon bienveillante aux enfants, avec ce jeune héros en fil rouge, tente de traiter de deux problèmes de fond : la pollution et les hippies. Lequel de ces deux phénomènes se révélera le plus néfaste, en fin de compte, difficile de trancher (pollution visuelle et olfactive contre pollution visuelle et sonore, match nul, non ?). Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que Banno dispose de moyens réduits ; il pourrait jouer, malicieusement, la carte de la créativité, mais non. Il joue simplement la carte d'un film à budget réduit - à l'image de cette discussion en studio télé où l'on voit bien que tout l'argent a été mis dans les jus d'orange. Et la bête, sinon, cet Hedora ? Créature marine, puis terrestre, puis volante, Hedora se gave de toute la merde du monde : détritus océaniques, fumée d'usine, tout est bon pour elle ; le problème reste le suivant : plutôt que d'absorber ces substances, et nous en débarrasser, elle les recrache sous forme d'acide sulfurique qui tue sa mère... Intérieurement, donc, un vrai paquet de merde gluant et mou. Extérieurement, elle ressemble au mieux à une serpillère au pire à un cadeau Bonux de la mort - le truc qui te dégoutait à vie, étant petit, d'acheter de la lessive. Autant dire que les combats infinis entre Hedora et Godzilla sont aussi passionnants qu'une soirée-débat entre partis d'extrème droite. Ça se jauge, ça s'envoie de l'acide dans la gueule, ou du rayon laser, ça fume, ça se houspille à base de coups bas mais chacun reste finalement solidement sur ses positions... Le monstre protéiforme semble increvable et il faudra que Gozilla lui arrache littéralement les couilles (ces deux grosses boules blanches, c'est quoi à votre avis ?) pour commencer à venir à bout de cet ectoplasme. On n'en peut plus de toute façon.

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C'est vrai, sinon, que bien luné, on pourrait voir là une belle critique avant l'heure de la dégueulasserie que l'on fait subir à notre planète, une réelle et solide prise de position de cinéaste. Godzilla n'est pas dupe et cet ancien symbole de l'ère atomique change son fusil d'épaule : le vrai problème de demain, c'est cette pollution crasse et monstrueuse ; il lui faudra un appui humain pour tenter de vaincre ce symbole de notre temps, pour mener ce véritable combat de demain... Les zazous des sixties-seventies qui tentent encore avec leur musique et leur chant autour du feu, le tout en se donnant la main, de lancer sur le mont Fuji un appel aux cieux, en seront pour leurs frais : sulfater comme des vignobles... Seule l'armée, pourtant pas franchement au taquet, apportera finalement son aide, sans gloire : Godzilla fait le gros du boulot... C'est un monde triste et morne, grisâtre et une oeuvre malheureusement des plus ternes. Guère de jolies petites maquettes animées ici, aucun personnage fort, une mise en scène plate, des décors de fin du monde a minima, des combats ultra-répétitifs... Banno n'a pas la petite flamme de Honda et nous sert là un travail de simple tâcheron... Heureusement, il reste encore quatre opus pour reprendre du poil de la bête... Fi.

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