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16 septembre 2022

Petits Suicides entre amis (Wristcutters : A Love Story) de Goran Dukić - 2006

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Agréable petite rom-com légèrement provocatrice, cette œuvre de Goran Dukić était passée sous mes radars, et c'est dommage, tant elle est mignonne comme tout. Postulat guère réjouissant pourtant a priori : dans le premier plan excellent, on regarde le jeune Zia exercer ses tâches quotidiennes dans son petit appartement, au son du génial "Green Grass" de Tom Waits, puis un travelling vient l'attraper dans sa salle de bains... baignant dans son sang, les veines ouvertes. Intro marrante qui a le mérite de nous plonger directement dans l'ambiance générale du film : un ton ironico-morbide, un humour noir, un côté fantastique, qui va côtoyer à la fois Tim Burton et Danny Boyle ou Michel Gondry. Notre garçon se retrouve en effet dans un monde parallèle où sont rassemblés tous les suicidés, une sorte d'univers terne et sans joie où les âmes errantes restent pour l'éternité. Très beau rendu, au passage, de l'aspect moche de cet univers, avec ces couleurs pastellisées, le jeu très mou des acteurs et la mornitude de ce qui arrive. Zia fera la connaissance de quelques potes hauts en couleurs (passées), et surtout apprendra que la fille pour laquelle il s'est tuée a également été envoyée là, ce qui déclenchera un road-movie pour la retrouver. Un road-movie nonchalant, où on perdra peu à peu la trace du but de la quête pour s'intéresser au cheminement des sentiments de notre héros, et où les cœurs vont changer.

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Pendant une bonne heure, on s'amuse bien dans ces atmosphères délétères pour rire, grâce à l'abattage d'acteurs motivés (Shea Whigham, entre autres, irrésistible dans son cabotinage), à l'invention de la mise en scène et au sens des situations. Goran Dukić est juste dans son ton, drôle mais acide, gentiment mélancolique aussi, avec cette tristesse polie qui peut évoquer Eternal Sunshine of the spotless mind ou la série The End Of The F***ing World. Quelque chose d’éminemment romantique se dégage de la chose, sûrement à cause du côté bluesy, légèrement dépressif de cet humour, et de ce scénario qui reprend gentiment le mythe d'Orphée pour en faire quelque chose de pop et de moderne. On s'amuse bien, on trouve ça très mignon aussi, mais dans la deuxième heure, le film se fait plus critique, plus rocambolesque, plus dans la surenchère, et on déchante : l'arrivée de Tom Waits, chef d'une tribu un peu déclavetée et la traque d'un gourou de pacotille dont on a du mal à saisir les motivations, plongent le film dans un côté magique qui ne lui va pas. C'est moins drôle, plus confus, on commence à trouver le temps long et du coup, à voir les ficelles du truc, qui sont assez épaisses. Malgré une jolie image finale, fleur bleue à mort mais craquante, le film ne rattrape jamais ce qu'il a laissé échapper, et on voit bien que Dukić a eu les yeux légèrement plus gros que le ventre, qu'il n'a pas su placer ses curseurs, et qu'il en a rajouté une louche de trop dans la fantaisie. Tant pis : c'est joli quand même.

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