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25 mai 2022

Guns Girls and Gangsters (1959) de Edward L. Cahn

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Pour peu que vous ne soyez pas trop exigeant en termes de petits polars vintage, celui-ci devrait faire l'affaire (et puis ce sera toujours l'occasion pour les moins chanceux de se faire un petit festival de Cahn à bas prix - eh oui, j'ai réussi à placer deux fois le même jeu de mots dans la semaine...). En soixante-dix minutes chrono, vous aurez droit à la planification d'un hold-up (un détournement de fourgonnette blindée diablement bien pensé), à une évasion de prison et au passage à l'acte pour réaliser ce vol du siècle. De l'action joliment menée avec entre-temps une petite histoire de femme fatale cliché à souhait : c'est Mamie Van Doren (elle aussi, deux mentions en une semaine) qui s'y colle et qui va se retrouver au centre de tous les regards ; elle chante des petites chansons sensuelles, se déplace comme un aéroglisseur et joue la colère et la comédie en général plutôt mal, bref, elle est parfaite pour faire tomber les hommes qui aiment les blondes platine et les artifices. Acoquinée tout d'abord avec le patron de la boîte où elle chante (Grant Richards, guère consistant), elle ne tarde pas à tomber dans le viseur du type qui met en place ce plan (Gerald Mohr, aux dents) ; elle oublie quelque peu, en voguant d'un homme à l'autre, qu'elle fut au préalable la promise de Lee Van Cleef qui justement la prend, la cleef des champs, en s'évadant de sa cellule... Il risque fort, le bougre, de venir perturber les plans de ce vol savamment huilé - ou pas...

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Cahn respecte le cahier des charges avec cette femme qui attire plutôt bien la lumière, chante doucettement mais à pleins poumons et fait monter à chacune de ses apparitions la tension (et la cigarette de Mohr - on pourrait d'ailleurs y voir une métaphore subtile quand elle s'approche de lui...). Elle fait mine de, mais elle n'est pas très farouche, la bougresse, et se plie volontiers devant le type capable de lui apporter le plus de protection... Bon, sachant qu'elle est entourée de malfrats, elle n'est tout de même pas très regardante - mais elle se prend au jeu, avec son petit béret à la Bonnie Parker (bon, elle n'est pas faite du même bois mais passons)... Mohr, entre deux scènes où il se plaît avec sa grande trogne et son sourire de fil de fer barbelé à jouer les mâles alpha, peaufine son plan et le met soigneusement en place - c'est bien gentil, professionnellement parlant, mais un peu mou cinématographiquement... Il faut attendre l'arrivée de Van Cleef, qui débarque au beau milieu du film, pour remettre à nouveau un peu de tonus et de sang neuf (et versé) dans la chose. On sent que Lee est habitué aux rôles de méchants capables de torturer un type pour avoir un renseignement et de le tuer même après avoir eu l'info - c'était pas obligatoire, ça, Lee ? M'en branle, plus rien à perdre, moi. Bien. On a droit, bienheureusement, à une véritable accélération de l'action dans les dix dernières minutes (de la baston, des balles qui volent, du cadavre, de l'exécution sommaire...) et on reste indécis jusqu'au bout pour savoir qui saura tirer son épingle du jeu. Sympathique série B que ces 3G.

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