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30 avril 2022

Don Angelo est mort (The Don is dead) (1973) de Richard Fleischer

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Très bonne idée, ça, un film sur la mafia dans les années 70... Ah oui mais merde, trop tard... Fleischer n'adopte pas le ton crépusculaire d'un Coppola, n'a pas un casting cinq étoiles (uniquement un Anthony Quinn vieillissant dans sa besace et quelques seconds rôles avec des tronches inquiétantes : Al Letierri au nom si doux mais à la tête si massive), ne bénéficie pas encore de répliques scorsesiennes... Mais, mais, il peut se reposer sur une trame suffisamment complexe pour qu'on s'amuse (de multiples trahisons entre gangs mafieux) et d'un atout qui n'est jamais à négliger : une certaine violence bas du front... Au départ de cette histoire sur laquelle nous nous contenterons de donner quelques pistes, il y a la mort de ce Don et le partage de son "royaume" ; il y a trois prétendants : son fiston Frank et ses deux associés, les frères Fargo (!!), le vieux Quinn et le chafouin Luigi qui représente son boss en prison ; devant une petite commission de parrains mafieux, ils se mettent vite d'accord, très bien... Seulement voilà, il va suffire d'un grain de sable (une femme... quasiment la seule du casting : Angel Tompkins et son regard laser), d'une petite affaire de cul vicieusement préparée (Luigi qui met la gonzesse de Franck dans les pattes de Quinn...) pour que ce gentleman's agreement explose, dégénère sa mère.

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Après une petite scène d'ouverture qui fait judicieusement parler la poudre et où l'on découvre avec plaisir les deux brothers Fargo (le bourrin et l'intello qui aiment l'un comme l'autre la gâchette), le récit tend à s'apaiser pour un certain temps, histoire de mettre tous les rouages en place... Ensuite, c'est résolument la gabegie mafieuse avec trahisons impardonnables, exécutions sommaires, mises en scène atroces (finir dans un  lave-linge géant, perso, cela me dit moyen), kidnapping, coup de battes, feintes de la mort, massacre à la mitraillette, dynamitage extravagant... Fleischer, qui n'a jamais été un manchot, nous tresse un récit où les règlements de compte s'enchaînent les uns aux autres jusqu'à ce que le "Grand Traître" soit traqué comme un rat... Avant d'en arriver là, les cadavres s'empilent et on se frotte les mains d'avoir acquis des actions chez le fossoyeur du coin. C'est tout ? Alors oui, c'est vrai que c'est un peu court pour le coup, qu'on aurait aimé un Don Quinn un peu plus trouble, un Franck un peu plus torve, une relation entre les deux frères Fargo un peu plus subtilement définie et approfondie, une gonzesse qui ne se contente pas du sale rôle de simple potiche naïve comme une cruche, tout cela c'est vrai... Mais pour autant, comme nous ne nous attendions point à un truc fantastique, on reste relativement satisfait de ce film de genre qui nous donne notre petit lot de vengeances crasses et de silencieux qui crèvent la nuit (pu, pu, pu, pu, pu). Bien mené, ma fia. Fleischer n'est pas encore mort, clair.

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