Love Jones (1997) de Theodore Witcher
La collection Criterion (notre chemin de croix dont on finira bien par voir bientôt le bout (alors que Gols devrait finir de voir les westerns à la 148ème dose) continue de livrer des dvds aux allures de "séances de rattrappage" pour donner accès à des films 100 % black (Sidney si tu nous regardes...) - ce qui part certes d'un bon esprit ; dommage que l'on tique souvent par rapport à la qualité ou à l'intérêt de la chose... Non pas que Love Jones soit totalement insupportable, c'est un genre de feel good movie romantique (Harry rencontre Sally dans un autre quartier en quelque sorte - la finesse humoristique en moins aussi) qui ne cesse de nous balancer des "Je t'aime, moi non plus, et pourtant, mais si, c'est dommage que, alors que, ben je t'aime, ben moi aussi en fait" un peu attendus ; il est également un peu dommage que le charme indéniable de l'actrice (Nia Long) soit loin d'être suffisant pour faire oublier les carences de son vis-à-vis (Larenz Tate, une certaine plastique et un certain strabisme, mais il a dû confondre le cours Florent avec le cours Froment tant son jeu est tendre - bouarf). Witcher nous propose donc une affaire romantique bien rôdée entre deux oisillons qui ont tout dès la première seconde pour se tomber dans les bras mais qui vont, roh trop dommage, tout faire pour retarder la prise de conscience de. Des chansons et des poésies susurrés, des potes trop sympas ou trop traîtres, des petites tromperies idiotes, des quais de gare ratés, on aura notre lot de situations pour aider au rabibochage ou pour fracasser toute possibilité de réconciliation... Si la petit musique jazzy ajoute une petite pointe de punch et reste d'un assez bon goût, avouons que pour le reste on demeure dans un truc assez plat : des scènes de cul d'une sensualité grand public (on est à poil mais pas un poil, genre - du lisse, du propret), des disputes en sourdine, des colères qui passent plus par les sourcils que les poings, des moments de grâce ou des éclats de rire très surfaits et téléphonés, bref, on a plus tendance à être dans le mièvre que dans la fièvre... Mou du genou. And no devil inside (pour les initiés...)