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23 novembre 2021

Tout, tout de suite (The harder they come) (1972) de Perry Henzell

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Comme j'adore le reggae (je sais, je me fais du mal en ce moment), j'allumai ma super pipe à eau et enclenchai la vision de ce film avec Jimmy Cliff, man, le seul, l'unique, enfin après l'autre. On n'a pas si souvent l'occasion d'aller faire un tour à Kingston et nous voilà donc en plein dans cette ville foutraque où le Jimmy, de sa campagne, débarque... Au début, forcément, il l'a rêche, il se fait piquer d'entrée de jeu ses affaires, rame pour trouver un job et se retrouve finalement employé comme mécano sous la surveillance d'un prêcheur revêche... Mais Jimmy, c'est un pur, un vrai rebelle qui croit en l'étoile qu'il a sur son tee-shirt : il embarque non seulement la donzelle que le prêcheur avait prise sous son aile mais en plus, en bonus, il enregistre un morceau en radio après avoir gratté l'enceinte de l'homme de Dieu et répété dans sa paroisse ! Il est ouf, Jimmy ! Mais son euphorie va être de courte durée : l'homme qui contrôle les studios d'enregistrement et l'univers local de la musique est tout puissant, et Jimmy cède ses droits pour vingt pauvres dollars... Ne pouvant vivre de son art, Jimmy ne boit point de gin mais trafique des clopinettes qui font rire et s'enfonce dans la criminalité. Jimmy file un mauvais chanvre...

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Alors oui, le village est gentil, c'est haut en couleur, on sent que le réal (défaut de budget ou volonté de base ?) s'enfonce dans les bas-fonds de la ville et nous montre une carte postale plutôt réaliste de ce petit monde où la misère et les bidonville sont à pied d'oeuvre... Des flics et des indics qui contrôlent les quartiers et des trafics de drogue qui s'organisent pour faire vivre son homme tout en bas de l'échelle. Une triste réalité... Après les petits rêves de gloire de Cliff qui sue sang et haut dans le studio, la réalité s'impose à lui : pour survivre, il y a la drogue ou la drogue et ce milieu-là ne peut que te tirer vers le bas... Le reggae devait adoucir ses mœurs : puisqu'aucune carrière est possible en la matière, l'ambitieux Jimmy va faire parler ses flingues en lieu et place de ses cordes vocales - du gangsta reg en quelque sorte... Henzell nous livre un film qui part un peu dans tous les sens, aux contours un peu flous, mais qui parvient à peu près à tirer son épingle du jeu, notamment dans ce final qui canarde (Jimmy, guns en mains lancé en plein village, aux trousses d'un indics - le Bonnie and Clyde du reggae risque de mordre la poussière avant de pouvoir finir de fumer son oinj gros comme mon bras). Esthétiquement et scénaristiquement un peu lâche, quand même, mais le cinéaste, en faisant la part belle à quelques morceaux musicaux d'anthologie (soyons beau joueur) et en livrant une œuvre qui sent la sueur, nous livre une petite vision de la cité nature peinture, sans l'embellir pour la galerie - c'est tout à son honneur.

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