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20 novembre 2021

Le Pacte des Tueurs (Big House, U.S.A.) (1955) de Howard W. Koch

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Si l'ami Gols est un peu en reste avec son dernier western, petite satisfaction pour ma part avec ce film noir de derrière les fagots. Koch n'a laissé derrière lui que le souvenir d'une bacille mais réalise ici un polar en honnête artisan du genre. Il bénéficie certes d'un casting d'excellents seconds couteaux mais ne recule pas non plus devant des scènes plutôt âpres et rugueuses sur le papier - ce qui est forcément tout à son honneur. Au départ, on assiste à un banal kidnapping d'enfants dans un parc du Colorado ; le kidnappeur (Ralph Meeker et son air vicieux joliment mis en avant en contre-plongée) cache l'enfant qui, en voulant s'échapper le con, se fracasse la tête - oups ; qui fait le malin finira dans le ravin, cela n'aura jamais été aussi bien illustré qu'ici... Notre kidnappeur continue malgré tout son chantage, qui fonctionne d'ailleurs, mais se fait choper bêtement au bout de vingt-cinq minutes de film. Et c'est fini ! Que nenni, notre homme part en prison et se retrouve entre quatre durs à cuire. Ils vont bien sûr, tous les cinq, tenter de s'échapper, le meneur espérant mettre la main sur la rançon que notre homme aurait caché quelque part dans le parc. La police veille mais qui sera le plus finaud dans l'histoire ?...

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Pas mal cette petite idée de bol d'air dans le parc du Colorado (avec des rangers et un agent du FBI particulièrement efficaces) qui nous donne déjà notre petit lot de suspense et d'horreur. Meeker, avec son sourire glaçant, se joue puis se débarrasse de l'enfant avec un détachement de monstre absolu. Il ne parvient cependant pas à glisser entre les mailles du filet (il se fait coincer pour une idiote histoire de truites, j'adore) et termine au cachot. Entre alors en scène un quatuor de criminels à tronche : Charles Bronson, tout jeunot et qui n'a pas encore eu les moyens de s'acheter sa moustache - c'est monsieur musclor et quand il joue avec une petite boule entre ses mains, tu serres des cuisses ; Lon Chaney Jr avec une trogne déjà bien décatie ; l'excellent William Talman et sa tête d'alcoolique qui fait plaisir à voir ; et enfin l'immense Broderick Crawford, toujours capable de jouer les brutes derrière ce petit sourire grinçant. Nos quatre repris de justice ont tôt fait de flairer la bonne affaire avec la venue de Meeker ; la fuite s'organise (après un joli petit sacrifice cuit à la vapeur et une audacieuse séquence sous l'eau - ça sent la piscine mais Koch soigne tout de même dans les règles son petit effet claustrophobique) et donnera lieu à quelques petites scènes qui secoueront forcément les viscères (j'aime les meurtres francs au marteau et le passage de visage au chalumeau : ça sent vraiment le bon noir bien roussi). Broderick mène l'aventure en ne reculant devant aucun sacrifice (il est parfait pour prendre son petit air cool et reconnaissant avant de demander l'exécution d'un homme qui vient tout juste de lui sauver la vie : une parfaite ordure sans foi ni loi) et tentera jusqu'au bout de déjouer la police (une police qui fait ici une belle démonstration de force et du sens de l'organisation - c'est aussi là dans une certaine veine du film noir). On a notre lot d'entourloupes, de bastons, de meurtres sordides et de final sous les balles avec une belle brochette de cadavres. Dépaysant, vachard et bien mené, Koch n'a pas à rougir. Bel effort.

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Noir c'est noir

Commentaires
S
C'est sûr que ce Meeker est moins malin qu'il le prétend et qu'il s'en sort plutôt bien au milieu des frappadingues (qui le préservent, on va dire, pour la suite) ; de même, en effet, le FBI et les autorités s'auto-congratulent tout du long (mais pas moyen de mettre la main sur le corps du gamin...) ; mais c'est surtout pour moi le gars Broderick Crawford qui vaut le détour, toujours capable du pire... Quant au coup de la truite, là j'avoue que c'est fendard - mais j'ai un truc avec les truites.
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A
C’est marrant, j’ai justement vu ce film il y a trois jours. Et je n’ai pas vraiment été emballé pour ma part. J’ai trouvé le scénario plutôt déroutant et pas trop crédible par moment. Ça commence pas mal avec l’épisode dans ce parc du Colorado on est d’accord, même si le gosse est un poil horripilant. Mais quand on voit Ralph tout penaud se faire poirer comme un débutant à cause du revolver bien en évidence à l’arrière de la camionnette (ça cadre déjà plus trop avec le tueur plein de sang-froid qui balance le gosse dans le ravin), on commence à débander…<br /> <br /> - Vous avez pêché ces truites arc-en-ciel dans le lac Comanche ? Il y a pas de poissons d ans le lac Comanche.<br /> <br /> - Damned !<br /> <br /> Bof bof ! En plus la voix off qui nous explique l’action quand elle se déroule sous nos yeux, j’ai toujours eu du mal. Mais bon, à ce stade on se demande encore comment va le môme, il était peut-être juste évanoui, il a peut-être atterri dans des fourrés ? Et ben non, plus un mot sur la question. On passe à autre chose.<br /> <br /> Et là ça devient vraiment peu crédible : Ralph n’a été condamné que pour tentative d’extorsion mais est maintenant baptisé The iceman comme une espèce de tueur en série dénué de toute émotion… Tous les prisonniers veulent lui régler son compte à ce tueur d’enfant mais il ne se passe jamais rien… Dans sa cellule avec les quatre patibulaires quand ça commence à chauffer Ralph s’en tire toujours d’un « Messieurs je vous en prie ! » ou presque… <br /> <br /> Le coup de la chaudière aussi m’a vraiment laissé perplexe. Ok je suis pas chauffagiste, mais on rentre là-dedans pour se promener de pièce vide en pièce vide puis tout à coup on se retrouve au fond la mer ? Hum… <br /> <br /> Bref, j’avais décroché à ce moment-là et je ne cherchais plus que les occasions de me marrer et il y en a eu quelques autres : le coup de la hernie (à malin, malin et demi) et surtout quand ils retournent dans le parc récupérer le pognon et qu’ils tombent sur le ranger :<br /> <br /> - Vous allez où ?<br /> <br /> Ralph :<br /> <br /> - Pêcher dans le lac Comanche.<br /> <br /> - Allo chef ? Y a pas de poissons dans le lac Comanche. Ils sont louches.<br /> <br /> J’ai surtout eu l’impression que c’était un peu un film de propagande pour le FBI comme on en voit parfois. La voix off qui vous explique à quel point ses méthodes d’investigation sont modernes, ses agents respectueux des lois et des suspects. Pour illustrer ça on suspend l’interrogatoire de l’infirmière au premier semblant de craquage. D’ailleurs l’histoire de l’enlèvement s’élucide enfin je crois mais j’ai pas bien écouté, on est tellement peu avec les personnages avec ce type de narration. J’ai juste retenu que l’infirmière prend vingt ans et que pour Ralph, c’est la chaise !
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