Séoul (Keijō) (1940) de Hiroshi Shimizu
Cette odyssée Shimizu prend forme puisqu'on s'attaque même à un court-métrage documentaire... D'un intérêt primordial ? Alors, je vous arrête tout de suite, pas forcément, c'est vrai, mais qui a au moins le soin de nous montrer la société coréenne en ce début des années 40 et avouez-le, vous rêviez inconsciemment d'en savoir un peu plus sur la question... Shimizu nous fait le montage classique sur une vingtaine de minutes d'une "journée dans la vie de" qui débute avec des images volés sur ces petits matins et son lot de travailleurs et d'écolières (la coupe au carré, un grand classique) et qui se clôt avec ce soir tombant et ces tramways bondés... Entre-temps, on aura pu apercevoir, sur une musique portée par des chœurs tentant d'insuffler un brin de dynamisme à ces images sans intertextes ni voix off, de courtes vignettes d'une poignée de secondes sur ces gens qui bossent, qui transportent sur la tête des charges lourdes, sur ces bâtiments typiques et caractéristiques, sur ce zoo avec ces deux pauvres éléphants qui semblent bénéficier d'à peine 12 mètres carrée pour s'ébattre, tout comme d'ailleurs ce tigre qui tourne comme un lion en cage, sur ces lavandières... et j'en passe. On a droit, en plus de ces plans fixes ou de ces brefs panoramiques, à de longs travellings effectués en voiture, sur ces rues qui grouillent de monde, sur cette activité (comme dans toute capitale qui se respecte) en constant mouvement. Shimizu ne semble pas vouloir s'emmerder à donner des renseignements précis et définitifs sur cette grande ville asiatique, paraissant prendre un simple plaisir à capter l'énergie des lieux et de ces gens qui ont à peine le temps de glisser un œil à la caméra, tendant constamment à accomplir une tache, à tendre vers. Voilà, si vous êtes précisément en train de faire une thèse sur la vie séoulienne en 1940, ce doc ne pourra que vous passionner...