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18 août 2021

Le Cheminement d'une Mère (Haha no tabiji) (1956) de Hiroshi Shimizu

Pas facile pour une artiste de rentrer dans l'ornière... C'est pourtant ce que cette femme trapéziste, à la suite d'un accident, tente de faire : son mari, qui jusqu'alors menait la vie de saltimbanque auprès de sa femme, reprend l'affaire familiale du pater décédé... Il se retrouve dès lors entouré d'une ancienne liaison (un amour qui pourrait se rallumer ?) et... de sa femme qui tente de faire bonne figure auprès de ses associés et relations d'affaires - un petit monde bourgeois très loin de ses propres codes. C'est la petite partie comédie et cocasse de cette œuvre tant la jeune femme va peiner à rentrer dans le moule : elle fait à chaque fois des efforts pour donner le change mais fait gaffe sur gaffe... Elle ne tardera pas à vouloir revenir dans ce petit monde du cirque pour reprendre l'air/les airs...

C'est un "cheminement" pour le moins assez banal qui se double subtilement du parcours de la fillette du couple. Lorsque le père décide de reprendre l'affaire, c'est aussi pour permettre à sa fille de reprendre ses études - même si, elle aussi, semblait plus attirée par l'altitude que par le monde terre-à-terre du travail. Cette très jeune donzelle va également avoir droit à son propre destin : un cheminement personnel pour aller vers ce qui lui plaît fondamentalement (le cirque) mais aussi pour se rapprocher de cette mère. Un avant-dernier film de Shimizu qui fait encore une belle place aux femmes en retraçant ces deux destinées vers une certaine liberté (trouvée ou retrouvée). Dans un noir et blanc pas piqué des hannetons (ah les films projetés en 35 mm, c'est quand même aut'...), Shimizu nous dresse le portrait de deux femmes de caractère dans un milieu pour le moins original : de belles images aériennes permettent pour le coup de donner un peu de hauteur à ce récit une nouvelle fois très féminisé... Et le tout dernier Shimizu sinon ? Pas le temps, fallait que j'aille chercher ma fille à l'aéroport - les aléas de la vie, en attendant la prochaine retro dans cent ans.

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