The Mirror (Oculus) de Mike Flanagan - 2013
Flanagan a peut-être réussi un ou deux films et une série par-ci par-là, sa carrière a tout de même subi quelques hauts et bas. On mettra ce fade film d'horreur pour ados dans la deuxième catégorie, tant tout y est poussif, déjà vu et sans passion. C'est l'histoire classique de la maison hantée, sauf qu'ici, ô surprise, ça n'est pas une maison mais un miroir. Mmmm. L'objet décime depuis des siècles ses possesseurs, les rendant dingues ou brisant soigneusement leurs membres, et les laissant exsangues et sans vie. Mais cette fois assez : Kaylie et Kim Russell, enfants d'une famille qui a subi jadis la malédiction du miroir, sont bien décidés à mettre un terme aux agissements dudit. Ils installent un savant dispositif de caméras et d'armes autour de l'objet et attendent que se réveille le fantôme aux yeux lumineux qu'il renferme, en même temps que se réveillent leurs souvenirs. Flanagan avait tenté le procédé assez brillamment dans The Haunting of Hill House : mélanger peu à peu présent et passé dans un seul univers, sans montage ou sans flash-back. Les adultes peuvent ainsi croiser leurs doubles enfantins dans le même temps, les fantômes du passé peuvent faire peur aux personnages du présent, c'est un joyeux foutoir. Mais ce qui marchera dans la série est ici trop brouillon pour que ça marche réellement : très vite, une fois la première surprise passée, ça vire au procédé simple et ça cesse d'être efficace. Au contraire : le suspense se dilue dans ce "truc" un peu forcé. Ceci dit, c'est le seul machin un peu inventif à mettre sur le compte de ce film : tout le reste est paresseux comme un vieil épisode de Insidious, avec ces apparitions qui font bouh, ces tergiversations psy fatigantes, cette musique flippante balancée à l'envi, ces sous-acteurs aux yeux écarquillés... Il y avait un truc à saisir dans ce père qui devient fou, un peu comme dans Shining, ou dans cette mère qui se transforme en monstre, mais les scénaristes préfèrent creuser le sillon de la possible folie du fils ou de la paranoïa de la fille, mauvais choix. Formellement, c'est le tout venant de ce genre de productions, et on se dit qu'il faudra encore du travail à Flanagan pour faire preuve de l'originalité (modérée, hein) qu'il a aujourd'hui. Un film formaté et guère effrayant...