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25 janvier 2021

In Omaggio all'arte italiana ! de Jean-Marie Straub - 2015

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Celui-là nous avait échappé, et ç'aurait été dommage tant il est poilant. Oui, non, bon, ok, voilà un court-métrage bien dans la veine du sieur : austère et incompréhensible, radical jusqu'à la mauvaise humeur et sibyllin jusqu'à l'angoisse. Il s'agit d'un extrait du déjà ardu Leçons d'Histoire, que le père Straub retravaille et triture pour en faire une sorte de déchet : sous-titres qui disparaissent, couleurs rosâtres, sautes de pellicule, accident de striures, son qui part en vrille. Si bien que le propos, déjà obscur, disparaît complètement sous les outrages du temps. Car c'est bien de cela qu'il semble être question dans ce film : la mort du cinéma, en tout cas celui que pratiquait le couple, la fin de la pellicule et d'une certaine forme, l'aspect éphémère des vieux films et leur inévitable disparition. Tristement, Straub précipite la fin de son film, nous donnant à voir ce qu'il sera peut-être bientôt : une archive inregardable. Sans commentaire, sans indiquer quoi que ce soit de ses intentions, il nous livre ce petit morceau de saccage de bobine ; mais on sent derrière ça la mauvaise humeur légendaire, cette façon de nous inviter à aller nous faire foutre puisque nous sommes incapables de conserver les films, et avec eux la beauté de l'Art (Straub, bien entendu, se rangeant du côté de ceux qui ont fait des chefs-d’œuvre du passé). Ce discours est en quelque sorte "doublé" par le fait que ce qu'on voit à l’écran est un petit bout d'Histoire, puisqu’il s'agit du monologue de César, lui même voué à disparaître dans les limbes. Un film godardien, finalement, qui aborde la mort du cinéma un peu de la même façon, en travaillant le matériau directement, en torturant la pellicule, en réfléchissant à son propre travail à l'aune de la modernité. Sec, rageur, exigent : straubien.

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Tout Straub et tout Huillet, ô douleur : cliquez

Commentaires
C
Eh bé ! J’ai déjà dû la lire partout dans les carnets de Gols, cette fameuse « mort » du cinéma godardienne: dans les Olympiades ‘65 de Ichikawa, dans un Spielberg néo-classique de 2017, dans un Ford inachevé datant de la première GM... et maintenant dans ces straub-huilletteries en papillote !!<br /> <br /> Comme dirait l’autre: le cinéma se meurt pour des idées, d’accord, mais d’une mort sacrément lente, alors.
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A
Hi hi Warf.... Vous me ferez toujours rire, Gols.
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