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24 janvier 2021

Le 20ème Siècle (The 20th Century) (2021) de Matthew Rankin

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Cela fait plaisir de voir, au sein même du Canada, que le gars Guy Maddin a des disciples. Rankin nous livre une œuvre assez déjantée, doublée d'un esthétisme maddino-impressionniste (pour le goût des images vieillotes, patinées pour l'un et l'amour des angles pointues et des décors stylisés à l'extrême pour l'autres) à travers le destin d'un jeune homme un peu couillon, un peu lâche, mais tout de même relativement pugnace, qui rêve depuis tout petit de devenir premier ministre de son pays. Alors qu'en ce début de XXème siècle, le Canada doit faire face, à l'extérieur, à ces sauvages de Boers qui attaquent la couronne et, à l'intérieur, à la menace française (incarnée par M. Tarte, cela veut tout dire, qui prône le pacifisme et la tendresse), notre héros, King en voit de toutes les couleurs pour parvenir à son but. Après un premier concours acharné entre divers candidats, (une sélection pour devenir Premier Ministre à montrer dans toutes les bonnes écoles administratives - le massacre de loutres à la masse est un must) King et sa tronche de cake échouent au pied du podium. Déception pour sa mère (le maddinesque Louis Neguin en vieille peau dictatoriale), échec dans ses amours (adieu la belle blonde, fille du président), rechute dans son vice (la chaussure féminine l'excite comme un dingue)... Il est sur la mauvaise pente. Mais notre homme va avoir une deuxième chance pour accéder au pouvoir. Faudrait-il pour autant que cet être guère courageux et un brin opportuniste renie toutes ses valeurs ?

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C'est de l'humour parfois potache (ce cactus érectile), parfois trash (quelques jolis flux sanguins), toujours à la limite de l'absurde et de l'autodérision (ces canadiens anglophones si fiers d'avoir comme valeur fondamentale la Déception - alors même que ces francophones  se roulent dans une éthique sucrée d'illuminés). Des décors bleutés qui donnent un joli cachet hors d'âge, un humour montypythonesque qui fait souvent sourire et une morale sexuelo-politique toujours à la limite de partir en vrille. Si Rankin livre un film moins complexe que ceux de son ami Maddin, on ne peut lui reprocher sa volonté de rester, au sein même de ce délire, très facile à suivre : les intrigues sont claires et même si les personnages sont multiples, chacun est suffisamment typé pour qu'on l'identifie rapidement (certains étant, pour le moins, hauts en couleurs : le chauve ascétique sorti d'un épisode de Star Trek, la folle obsédée, ou encore ce tueur à la main de cactus) Alors oui, cela frôle parfois une petite facilité et même si la morale est un poil grinçante, Rankin semble plus chercher à amuser la galerie qu'à servir un film véritablement profond. Mais fi de ces petites critiques, l'homme, qui devra encore apprendre à s'éloigner de son maître, possède son univers et l'on est content de voir encore émerger de telles œuvres qui jouent à fond la carte de la dérision (dans un contexte pseudo-historique). Un joli feu d'artifice visuel, une œuvre intrigante et parfois drôle qui nous rend, tabernacle, ces Canadiens rigolards franchement sympathiques. Vaut le détour pour peu qu'on veuille sortir des sentiers battus et qu'on soit d'humeur légère.

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