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14 décembre 2020

Lessons of Love de Chiara Campara - 2019

lessons-of-love

On en a vus, des films transparents, sans intérêt, n'existant que pour exister, mornes et inconsistants. Mais arriver à un tel total anonymat que Lessons of Love relève de la gageure. Le film semble se regarder sans nous, dérouler son inconsistant fil narratif à vide, ne prenant pour seule raison d'être que de pratiquer son hyper-surfait réalisme moderne, bonne excuse pour ne pas signer la chose. Campara veut clamer bien fort son amour de l'Humain, et est donc persuadée que pour nous convaincre, elle se doit de les filmer (les humains) tels quels, dans leur plus simple appareil. Elle part donc sur les traces des petits bouleversements amoureux d'un agriculteur fatigué de la vie, dernier représentant d'une paysannerie à l'ancienne qu'il représente sans enthousiasme. L'intéresse bien plus la strip-teaseuse du coin, laquelle il va draguer avec ses moyens, qui sont petits mais sincères. Et je t'apporte du miel de ma montagne, et j'accepte de danser la gigue, et je t'emmène visiter la nature ; peu à peu,ça marche, la donzelle se rapproche, mais notre ours aura bien du mal à conserver ce qu'il avait gagné. C'est dommage parce que, du coup, il avait commencé à réorganiser sa vie, quitté sa ferme austère, trouvé un taf de maçon et acquis un appartement en ville. Voilà voilà. C'est tout. Tout ça est filmé donc dans un hyperréalisme parfois proche du documentaire, on saura tout du remuage du lait pour empêcher qu'il tourne, de la gestation des vaches,et surtout des infimes petits battements du cœur de notre gaillard. Mais tout ça est tellement privé de sève, de sang, de nécessité pour tout dire, qu'on se retrouve vite la bave aux lèvres devant ce non-machin ni fait ni à faire. Avouons-le : on se tape comme de l'an 1284 de la vie de ce gars pas très sympathique et banal, et on se dit qu'à tout prendre la dame aurait pu aussi bien filmer la vie de n'importe qui si c'est pour en rapporter une telle absence d'événements ou de choses à dire. Je vous jure que la mienne a plus d'intérêt. C'est bien entendu joué subtilement, manquerait plus que, terriblement délicat et pudique, il y a la bonne musique au bon endroit et la lumière mélancolique idoine, on est censé réfléchir à la ruralité moderne et à la beauté de ce personnage, la caméra est discrète et bienveillante ; moi je n'y vois qu'une bouse, pour rester dans la thématique bovine.

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