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18 septembre 2020

Town Bloody Hall (1979) de Chris Hegedus & D.A. Pennebaker

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Pas facile même pour le brillant écrivain qu'est Mailer, être d'une misogynie inavouable et d'une mauvaise foi indéniable, de tenir tête à ces diverses représentantes du féminisme, de l'intellectuelle un peu pouet-pouet à la lesbienne pour le moins extravertie en passant par l'excellentissime écrivaine australienne Germaine Greer dont le sens de la répartie tient la dragée haute au Norman. Il s'agit pour quatre femmes de faire leur petit exposé en dix minutes sous l’œil un brin paternaliste de Mailer avant que notre panel sur scène tente de répondre aux questions des femmes qui font partie des premiers plans du public et qui sont engagées pour la plupart dans la cause – featuring Susan Sontag. On est au début des années 70, on sent que le combat vient à peine de commencer, et l'on sent un Norman bouillir face à certaines revendications. Si l'homme, malin et intelligent comme un vieux singe, sait souvent faire preuve de saillies pour ne pas rester dans les cordes, il est plus souvent qu'à son tour pris sur le fait en termes de machisme bêta ; son discours en particulier sur les violences faites aux femmes a de quoi hérisser les cheveux sur la tête. Certes le bougre est au centre de l'arène, sait qu'il est là pour servir de sparring-partner, tente de recentrer au besoin le débat, mais ses conceptions sur la femme sentent quand même souvent le rance.

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Face à lui, on sent des personnalités pleines de vivacité, de verve (le peps de Jill Johnston - interrompue en plein vol par Mailer puis partant en vrille (!), sur scène, avec ses copines) et malgré le sérieux du sujet, du fond, les débats, parfois houleux, parfois tendus (notamment entre Greer et la plus coincée Trilling), dérivent souvent vers un ton plus drolatique ; car si Mailer a le sens des formules, sait parfois esquiver les coups grâce à sa rhétorique parfaitement huilée, il a face à lui des femmes qui, certaines du bienfondé de leurs revendications, savent aussi trouvé les mots pour le remettre à sa place, dans son coin (il faut voir le Mailer tout vexé d'être traité d'enfant par Greer - elle réussit là un véritable uppercut qui laisse le Norman un peu groggy, accusant un coup bas mais pris à son tour par le sens de la formulation : la pique fait mouche et c'est loin d'être démérité tant le Norman finissait par se réfugier derrière son égo de mâle bourré de certitudes). Un doc qui ressort à l'air libre près de 40 ans plus tard qui montre le chemin qu'il y avait alors à parcourir et qui est, vu les pantins d'aujourd'hui aux commandes de certaines émissions télé, loin d'être terminé. Vivifiant et stimulating !

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