Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 mai 2020

Jours de Joie et de Tristesse (Shin yorokobi mo kanoshimi mo ikutoshitsuki) (1986) de Keisuke Kinoshita

vlcsnap-2020-05-12-10h49m22s871

vlcsnap-2020-05-12-10h49m57s365

vlcsnap-2020-05-12-10h50m55s992

Quasiment trente ans après le même exercice de style (Au fil des ans dans la Joie et la Peine), Kinoshita nous revient avec un film de phares ! Je vous vois d'ici un peu dépité... Comment ça, il n'y a pas plus chiant qu'un phare ? Bon, je vous accorde que le boulot n'a pas l'air le plus passionnant du monde et que le seul intérêt réside dans les déménagements qui ont lieu pratiquement tous les deux ans ; notre petite famille, le père, la mère et leurs trois bambins vont en effet voir du pays ! Si, avec le temps, à chaque phare, le couple laisse derrière lui un gamin qui poursuit ses études, il reçoit diverses visites qui bouleversent son petit train-tain : il y a le grand-père, inséparable de son appareil-photo, visiteur de phares et de temples, qui ne les lâchera point et finira par habiter chez eux. Il y a une jeune femme, rencontrée par le père lors de la visite d'un temple, qui va devenir une proche de la famille et se marier avec un autre gardien de phare. Et enfin un jeune homme, bien sous tous rapports, ami du père, pilote d'hélicoptère, qui flashe, depuis qu'elle est petite, sur leur gamine - ils finiront par se marier, c'était écrit. Tout va pour le mieux dans le meilleur des monde, quoi !

vlcsnap-2020-05-12-10h51m24s921

vlcsnap-2020-05-12-10h51m39s824

vlcsnap-2020-05-12-10h53m05s358

Bien, et sinon ? Eh bien sinon, outre cette petite visite touristique du Japon fort agréable, il est surtout question de la famille, d'entraide, de joie des retrouvailles, du soin que les uns prennent des autres. C'est un Kinoshita très posé, optimiste, serein, qui célèbre pleinement la vie en famille ; même si l'on sent au départ une pointe de causticité chez la mère à accueillir le père de son mari, elle va toujours, au cours des années suivantes, se montrer aux petits soins pour lui et même accepter par lui laisser finir sa vie avec eux. La mère, d’un tempérament un peu craintif, voit certes d'un mauvais œil le fait que tous ses gamins s'éparpillent, mais est toujours prête à les accueillir avec sourire et compassion. Toutes les petites tensions du quotidien s'apaisent très vite, chacun semblant prendre sur soi pour favoriser une relative harmonie, en particulier lors de ces deux-trois repas de famille où tout le monde est réuni. Bref, c'est chiant ! Non, je vous dis, c'est autant dépaysant qu'apaisant et l'on est content de voir Kinoshita renouer trente ans plus tard avec l'un de ses films-phares (ohoh) sans que l'on sente une touche de lassitude ou d’aigreur quelconque - il nous livre même, en bonus, une séquence d'action avec un phare du bout du monde attaqué par les vagues : on tremble pour les deux gardiens qui se prennent des trombes d'eau ! Kinoshita est dans ses marques, la guerre est maintenant loin derrière (les bateaux, lors de la dernière séquence, qui partent en direction des States, pas "pour faire la guerre" cette fois comme le souligne la mère - peace and love), et il montre, dans l'un de ses derniers films, toute sa foi en ces nippons dévoués à leur travail et à leurs proches. C'est pas franchement révolutionnaire en soi mais il y a suffisamment de bonne humeur et de bonnes intentions dans ces portraits d'hommes et de femmes droits dans leur botte pour qu'on ne lui cherche pas noise. Un peu trop de bons sentiments, sans doute, mais une bienveillance jamais plombante grâce notamment à ces multiples changements de lieux (beautiful scenary !) et ce festival de moyens de transport. Une œuvre tardive relativement zen qui ne peut que ravir tout fan du Keisuke à défaut de le faire vibrer dans ses tréfonds.

vlcsnap-2020-05-12-10h51m55s768

vlcsnap-2020-05-12-10h52m25s647

vlcsnap-2020-05-12-10h54m09s790

Tout le kino de Kinoshita

Commentaires
Derniers commentaires
Cycles
Ecrivains