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15 avril 2020

La Glace à trois Faces (1927) de Jean Epstein

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Honorons la Cinémathèque qui nous gratifie chaque jour (si cela pouvait durer au-delà du confinement, je dirai amen) d'une œuvre de leur catalogue. Voici donc ce fameux La Glace à trois Faces (fameux, oui, j'ai même le timbre...) de l'ami Epstein, l'histoire de trois femmes qui se remémorent leur aventure avec un homme qui, goujat, préférait sa voiture - une voiture qui lui sera un peu moins fidèle puisqu'il se crashera avec icelle. Bref. Ces femmes, elles se souviennent sous forme de flashs (des images répétées, pas toujours dans l'ordre chronologique qui font leur petit effet) de ce sourire si noir de cet homme et de ce regard si doux et si perfide. Un homme qui, lorsqu'on regarde sa Pearl (c’est le nom de la fille…), préfère la confier au quidam qui, dans un restaurant, la mâte (avant de prendre la route) ; un homme qui est prêt à attraper le singe d'une sculptrice (elle le promenait nonchalamment dans la forêt et pam le con s'est échappé dans les arbres : heureusement, notre homme survint sur son cheval !), à flirter avec cette dondon... avant de partir au volant de sa machine ; un homme qui, aime à canoter avec cette jeune femme si vintage, à rires aux éclats avec elle, avant de reprendre la route - pour s'arrêter dans un petit village où se tient une fête à deux balles... Des femmes déçues par cet homme superficiel, au teint pâle, hautain, au tain triple - le dernier photogramme illustrant la chose.

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C'est un court au rythme endiablé et ce jusqu'au bout : l'homme pousse sa machine à fond et se verra, hitchcockement, attaqué sur la route par un oiseau (c'est chiant le bruit, quand tu te reposes tranquille sur un fil) : la voiture part en vrille, c’est le drame. Très très peu d'intertitres, ce qui est plaisant, Epstein laissant le soin à son spectateur de faire le lien et le liant entre ces images montées parfois à la mitraillette. Du coup, le désespoir, la tristesse de ces femmes passent comme un songe, à l'image finalement de cet homme qui traversa leur vie comme un éclair - avant de finir comme une baudruche, comme un pantin désarticulé, par terre, mordant le goudron. Morand est à l'origine de cette nouvelle et on se dit que le Paul, après avoir tracé le portrait d'un mufle, a su soigner sa morale – qui fait le malin, se mange un sapin. Un film à fond les ballons, des plus plaisants - pour les amateurs, c'est .

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