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5 avril 2020

The Gentlemen (2020) de Guy Ritchie

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Vous cherchez un truc pour égayer la pizza quatre fromages (enfin, quatre fois le même maintenant à cause de la pénurie) du dimanche soir ? Un truc aussi léger qu'une olive, aussi oubliable qu'un anchois ? Guy Ritchie is back avec ce qui constitue son genre de prédilection : le polar invraisemblable. Si Gols parvient à suivre neuf minutes de Straub sans sourciller, il serait sans doute perdu dans l’intrigue au bout de neuf minutes  ici : Ritchie aime les circonvolutions, les parenthèses, la multiplicité des personnages, les complications pour le fun. Je chambre Gols pour la galerie, d'autant qu'ici, on parvient tout de même assez facilement à suivre le fil - pour peu qu'on n’aille pas pisser sa bière toutes les cinq minutes. Un type, Matthew McConaughey, veut vendre son réseau d'herbe à un petit malin. Avant de conclure le deal il devra parer les attaques d'un journaliste maître-chanteur (Hugh Grant, en journaliste véreux aussi crédible que moi en vengeur masqué), d'une bande d'asiatiques, d'un coach (ce couillon de Colin Farrell qui se prend tellement au sérieux qu'il finit par en être drôle) et sa petite bande de boxeurs surentraînés, de pontes russes... Bref, il y aura des complications. C'est bien sûr conté avec un déluge d'images montées façon « effet stroboscopique », des tirades tarantinesques sous la ceinture et une musique bourrine. C'est fun et concombre, du pur Ritchie, quoi.

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Oui, il faut se remettre un peu dans le moule de ce genre de film de petits malins montés dès le départ comme un clip : c'est tape-à-l’œil, chichiteux, prétentieux en diable ; mais comme la pizza est encore chaude et que le pili-pili n'a pas encore fait son effet, on s'enfourne ces grandes tranches de gruyère fondant avec un oeil bienveillant ; on se met peu à peu dans le rythme (on ne s'attendait à une œuvre philosophique de toute façon) et on compatit aux aventures rocambolesques et agités de ce vendeur d'herbe qui a toujours un tour dans son sac pour échapper au trucidement ; on sourit devant la course-poursuite de gamins en banlieue qui ont filmé une scène « compromettante » sur leur portable (Ladj Ly travaille au scalpel quand Ritchie use du bazooka - deux méthodes), on grimace devant des pseudos-clips de rap qui tombent comme des cheveux gras dans la soupe (Ritchie ne sait jamais s'arrêter dans le clinquant et tombe plus souvent qu'à son tour dans le ridicule pur), on serre des fesses devant des blagues au ras des pâquerettes (c'est pas du Woody, les vannes, hein, c'est du Guy) et on lâche un sourire nerveux devant le grand n'importe quoi de certaines séquences (il est con ce Farrell, quand même - oui, je sais que j'ai du gruyère séché sur le bouc, c'est bon ; passe-moi le cidre plutôt). Bref, on frôle la panouille mais comme le tout fonctionne à l'énergie et ne se prend jamais au sérieux, on peut quand même reconnaître que le Ritchie parvient à nous divertir sur 110 minutes - pour peu qu'on lâche pour un temps tout système de référence artistique et intellectuelle. The Gentlemen, un bon film de beaufs.

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