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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
3 avril 2020

Out of Africa (1986) de Sydney Pollack

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On reste au Kenya sur un sujet un peu plus glamour que dans le Seidl : l'incontournable romance africano-danoise pollackienne des eignties avec les éternels Meryl Streep et Robert Redford (toujours là, 35 ans plus tard, un peu vieillis, certes, mais vaillants - je touche du bois de rose). Oui, une petite envie de dépaysement à bas coût avec ce joli livre d'images de Sydney qui n'est pas qu'un joli livre d'images ? Certes, une place de choix est laissée aux grands espaces, à ces bons vieux animaux moins sauvages que les hommes, buffles, girafes, lions, babouins, hiboux et j'en passe mais pas que. Il y a ces personnages mâles un brin à la dérive qui se perdent dans la nature, dans leur nature (l'un chopant et refilant la syphilis, un autre la malaria), il y a cette population paisible sur laquelle la chtite Meryl veille et puis, et puis, il y a bien sûr cette histoire d'amour passionnelle qui ose à peine dire son nom entre l'aventurière et conteuse Karen et entre l'aventurier plus libre que le vent Robert. Ils s'observent, se tournent autour, s'envolent en safari et forcément l'inévitable arrive... Mais cette vaste et vierge nature (une vengeance personnelle, l'oeuvre de Dieu derrière l'incendie de la plantation de café ?) tout comme le Robert (amant, aimant, attaché à sa fermière mais nomade malgré tout) se révèlent finalement indomptables et une double tragédie va éloigner notre Meryl loin de ses terres et de l’homme qui lui ont ont tout donné...

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Eh oui, à l'heure du confinement, on révise ses «classiques », ces oeuvres que l'on avait point vu depuis leur sortie au cinoche (où en est-il ce jeune Shang qui fut épris d'aventures durant sa folle jeunesse moulinoise ? Ça va, on a quand même le droit de se chambrer soi-même...). Franchement, je pensais trouver la chose plus désuète qu'elle n'est, définitivement dépassée... Même si Pollack est pas le plus punk des cinéastes, même si cette histoire, à l'image de ce thème musical doucereux, rentre dans des codes et des cadres très classiques, la chose a encore son petit charme ; la Streep, il faut le dire, est ici éclatante et incarne une femme entière, décidée, volontaire ; entre cette entrée, au début du film, dans le club anglais où les femmes ne sont point admises et ce final où les hommes se lèvent sur son passage quand elle est enfin invitée à y prendre un verre, la chtite a gagné ses galons de personnage hautement respectable ; ne sombrant point lorsque les infidélités de son compagnon la mine, gardant toujours un oeil bienveillant sur les autochtones, restant discrète dans son bonheur comme dans son malheur par rapport à sa relation avec Robert, la Streep incarne une héroïne féministe de choix. Même si la chose se fait un peu sirupeuse, un tantinet mélo sur la fin, la scène où la chtite Meryl fait cadeau de la boussole (donné à l'origine par Robert) à son ancien "maître de maison' finit par toucher plus qu'on ne l'eut cru : c'est en Afrique qu'elle a trouvé un sens à sa vie et ce petit geste symbolique en dit plus qu'un long discours, qu'un poème alambiqué. Voilà, un petit besoin d'évasion ? Out of Africa saura gentiment vous faire sortir out of chez vous. Apaisant quoi, comme un baume vintage.

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Commentaires
S
Mitch, allons, il y a de l'ironie amère dans le regard suspicieux de Meryl. Si. Après c'est un peu eau-de-rosé eighties, n'y revenons point, mais tout n'est pas à jeter avec l'eau du bain.
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M
Ouais. Il est épouvantablement mauvais, quand même, ce film.<br /> <br /> Sydney Pollack nous fait du "Nous Deux" . <br /> <br /> Classique ? Non, non. La nostalgie, camarade. Et la nostalgie, ça rend mou. <br /> <br /> Ce film, on en ricanera, ça fait pas un pli, quand les quadra-quinqua qui l'ont aimé ado seront morts. Pour l'instant, la bête a encore des soubresauts d'indulgence gluante (comme cette chronique). Même chose pour "La route de Madison".<br /> <br /> De la bibine "Nous Deux" . Du pur "Harlequin" prestige. Cétou. <br /> <br /> <br /> <br /> Tout ce fatras flan-flan est bien bien loin de l'ironie amère du roman original.
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