Tu mérites un Amour (2019) de Hafsia Herzi
Et tu ne mériterais pas aussi un scénariste ? Voilà sûrement l'un des films français de l'an passé les plus indigents (hors comédie française populaire) au niveau des dialogues. Rohmer, reviens, ils sont devenus fous. Certes, il est de bon ton d'être de son temps et de faire comme si les jeunes n'avaient plus que douze mots de vocabulaire. Mais c'est vite un peu lassant, non ? On l'aime bien pourtant au demeurant cette petite Herzi, ce transfuge kechichien, mais là, franchement, ses peines de cœur font mal au bide. Elle quitte un type nul (menteur, infidèle, égoïste), fraie avec des gaziers qui ont moins de QI qu'une truite (filer un rencard à un type qui fait du saut à la corde dans un parc, franchement ?), joue les vierges effarouchées avant de céder aux propositions sexuelles de types de rencontre voire même d'un couple "juste pour voir" (le plan à trois le plus à chier du cinéma mondial - Bertrand Blier, mets un masque, ne nous quitte pas maintenant), flirte avec un photographe maladroit et niais auquel elle finit par se raccrocher par défaut... C'est indigent et indigeste. La caméra, sûrement sur les conseils de son mentor, ne cesse de bouger tout au long du film : sûrement pour faire "pris sur le vif" mais on voit plus de ficelles que sur un bateau. Les personnages sont tous moins attachants les uns que les autres (l'éternel super ami gay qui enfourche les stéréotypes comme - comme) et on regarde la chose d'un œil hagard, incrédule, en attendant que la pluie cesse (c'était ailleurs, pré-confinement). Tu mérites simplement de travailler plus avant de te lancer dans une nouvelle entreprise cinématographique : un essai sans intérêt.