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19 mars 2020

LIVRE : Le long Silence (The longest Silence) de Thomas McGuane - 1999

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Vous avez toujours voulu tout savoir sur la pêche à la mouche sans jamais la prendre ? Ce recueil du grand McGuane est pour vous. De suite, je vous vois venir et de très loin : plusieurs centaines de pages uniquement consacrés à la pêche à la truite, ça doit être plus chiant qu’un jour sans éternuer ? Eh bien, et même si ici la mauvaise foi motive pour beaucoup cette réponse, pas du tout. C’est passionnant. Parce que McGuane, tel un adepte zen, sait parler de la pêche comme personne, sachant rendre grâce à cette activité quasi religieuse qui allie contemplation (il faut voir à travers la roche) et action (le lancer de mouche est un art en soi). Qui de mieux que McGuane (ou son pote Harrisson) pourrait décrire pendant des heures un bord de rivière, une canne à pêche, une mouche ou un poisson ? Ne cherchez pas, personne. Dans cet ouvrage qui nous fait voyager du Montana à l’Islande en passant par l’Amérique du sud ou l’Irlande, on a droit, forcément, à moult détails bien sentis sur un paysage, un décor naturel, le cri d’un oiseau, l’odeur de l’herbe. C’est déjà forcément dépaysant et simplement beau. Mais en plus, chaque attente, chaque prise, est contée avec un suspense qui, à défaut d’être haletant, démontre toute la passion de l’auteur pour ces êtres aquatiques. McGuane se révèle un véritable ascète de la chose, un ascète par ailleurs totalement respectueux de la nature puisque le poisson, rare ou énorme, sitôt pris, est relâché. Notre homme peut ainsi rester des heures à attendre patiemment sa proie juste pour avoir le plaisir de la ferrer, de la tenir quelques secondes entre ses mains pour observer sa robe avant de lui laisser reprendre sa route. Il y a l’environnement, il y a la poiscaille, il y a les mouches et puis bien sûr tous les gens qu’il rencontre au passage, ceux qui l’hébergent comme ceux qui viennent faire un tour sur son bateau dans les Keys. On lit la chose comme on tartine de beurre mou une tranche de pain dur avec docilité et tendresse. Le fucking meilleur bouquin sur la pêche que j’ai lu depuis longtemps, disons ma naissance. Incontournable en ces temps de confinement forcé, un livre, comme disait mon ami Gide dans Paludes (vous n’avez pas lu Paludes ?) à savourer à chaque ligne. (Cette auto-attestation journalière de sortie reste quand même la chose la plus drôle de ce siècle – je suis pas sûr de m’autoriser un tour demain, j’ai shangols…)

Commentaires
A
Un autre – même si partiellement biaisé par une forte contiguïté capillaire: Gene Wilder et Alain Souchon. Non ?
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W
Dans le mille, Alfie, dans le mille. Se ressemblent d'ailleurs de plus en plus quand ils vont sur l'âge, tous deux.<br /> <br /> Le pire c'est que j'ai dû le voir dans une bonne vingtaine de pelloches, le papy Chill... et jamais fait gaffe ! How come?
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A
Pour passer le temps, le petit jeu des ressemblances, ça m'a frappé hier dans Rio grande : Chill Wills et Walter Matthau. Frappant non ?
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F
Ah oui, mais là, en ce moment, nicht de nicht... <br /> <br /> Tu t'attrapes 135 euros dans l'espadon (et dans les spadonnes) si tu vas à la pêche (à la prêche aussi, d'ailleurs), même tout seul sans ta chienne Chtrombinette, même en Haute-Loire supérieure dans un courant ignoré des cartes et des gps, et même si tu t'auto-attestes toi-même en single privé. <br /> <br /> ça fait chérot de la mouche.
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