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21 novembre 2019

Face à la Nuit (Cities of last Things) (2019) de Wi Ding Ho

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Un polar noir netflixé tourné (à rebours) par un Malaisien à Taipei : ouhlà, cela fait beaucoup d'informations en peu de mots. Développons : soit donc un flic, dans le futur, qui a l'air pas content mais alors pas content du tout ; il semble ne s'être jamais remis de la séparation d’avec sa femme, en veut à tous ceux qui la fréquentent ou l'ont fréquenté et n'a d'yeux que pour sa fille – et accessoirement, aussi, une pute (au diable d'accent français) qui lui rappelle, semble-t-il, un amour de jeunesse... Je ne vous dis que cela mais il va y avoir des règlements de compte et des morts à gogo... Boum, on revient trente-quarante ans plus tôt quand le flic était tout jeunot... Plusieurs affaires vont s'éclaircir : la tromperie de sa compagne, sa relation avec sa fille, les trahisons au taff, son amour français... Bien, eh puis boum, on revient encore en arrière quand le type était tout jeunot, qu'il déconnait grave en volant des motos, croisant alors sur sa route, au commissariat, menotte également au poignet, sa mère... Le trauma originel en quelque sorte qui pourrait expliquer par la suite son petit côté pointilleux vis-à-vis de la responsabilité parentale. Bien. Un film monté à rebours donc mais avec une ligne plus claire que chez Huysmans (qu'on a peu l'occasion de citer donc j'en profite).

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On aime bien à priori ces ambiances de luminions colorés wongkarwaiens, ces vieux flics bourrus, cette vision du futur où juste deux trois conneries changent (des écrans « ultra tactiles » : même plus la peine de toucher l'écran, un simple geste suffit ; les fringues, elles, restent toujours aussi pouraves), ce monde trouble de la prostitution, ces éclairs de violence aussi soudain que saignants... Bref on se sent prêt à adhérer à la chose et puis, ouarf, tout s'écroule peu à peu, la faute à un scénario plus simpliste qu'une déclaration engagée de Macron, à une trame psychologique pour les nuls... On sent, malheureusement, derrière, ce genre typique de projet estampillé « Netflix » : un réalisateur qui n'est pas manchot en soi mais une histoire qui reste aussi couillonne à comprendre que 2 et 2 font 4. Dommage parce que ces ambiances nocturnes (le film se passe sur trois nuits) vont assez bien au teint des personnages et ce personnage de flics un peu fou-fou pris à trois périodes de sa vie pouvait recéler des facettes intéressantes... Mais non, en fait, le pauvre bougre s'est juste fait tromper comme tout le monde et a vu sa mère le quitter dans des conditions, certes, un peu extrêmes - mais rien de bien nouveau sous le soleil au niveau des petites perturbations endurées par son cerveau. Du coup, on trouve forcément l'histoire un peu borgnole tant les ficelles sont grosses - c'était bien la peine de trousser un scénario "à l'envers" pour élucider un problème si évident. Bref. On a tout de même la joie (même si son jeu laisse un brin à désirer mais passons) de retrouver la chtite Louise d'Entre les Murs, dans cette production asiatique soignée qui promeut la Frenchy touch. Oui, surprenant même s'il n'y pas de quoi se rouler sur la moquette. Bref un polar qui eut du potentiel s'il n'était pas si limité dans son approche psy pour Freudiens en couche culotte.                                                    

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