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18 novembre 2019

Les quatre Plumes blanches (The Four Feathers) (1939) de Zoltan Korda

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Je ne suis généralement pas forcément un bon client pour ces "grands films épiques" au demeurant un peu datés, au romanesque de papier et aux décors de carton-pâte. Mais c'est vrai qu'ici dès le générique qui précise que cela fut tourné au Soudan, on sent déjà dans l’air comme un petit parfum d'aventures ; les premières images avec quelques dizaines de figurants reconstituant la prise de Khartoum par les autochtones mettent qui plus est tout de suite dans le bain : ok, Korda semble avoir les moyens pour nous donner notre petite dose d'aventures et de couleurs ! Reste à savoir ensuite, au-delà du contexte historique, quel sera le fil rouge de l'histoire ; là aussi, on n'est pas déçu avec ce descendant de militaire qui refuse de participer à la boucherie guerrière dans la droite lignée de ses légendaires aïeux : alors qu'il est appelé à participer à la campagne anglaise pour reprendre Khartoum, il démissionne de l'armée. Problème : il est rapidement mis au ban des siens (trois de ses amis, militos, lui envoient leur carte de visite percée d'une plume blanche : le déshonneur suprême) et de la sienne (il vient d'épouser la bien jolie June Duprez et elle aussi lui fait sentir (alors qu'il quitte tout pour elle, pour être à ses côtés - quelle perruche !) qu'il est un peu lâche, en fait...  C'est la quatrième plume qui lui transperce directement le cœur. Harry, c'est son nom, est un brin dépité et décide alors de partir en Egypte puis au Soudan, incognito, pour tente de reconquérir son honneur perdu : il espère parvenir à aider, en temps voulu, ses trois anciens potes, pour prouver qu'il est loin d'être un simple troubadour...

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Après quelques séquences anglaises (palais, jardin, garnison...) de circonstance qui font un peu trépigner d'impatience, on retrouve notre Harry grimé en arabe bien décidé à se fondre dans le « local » ; il en fait un peu beaucoup avec son burnous, sa barbe d’otage de trois ans et son air de débile moyen auquel on aurait coupé la langue (oui, c'est un peu trop, hein) mais cela lui permet de se fonder crème parmi la population locale ; cela va surtout lui permettre, engagé comme esclave, d'être au plus près des combats... Il portera secours à son ami aveugle et, plus tard, à ses deux autres potes prisonniers ; il ne ménage jamais sa peine et son physique (brulure, fouet, coups de poing...) pour parvenir à ses fins. Pugnace; il l'est et ses efforts ne seront pas vains. Entre deux coups de main d'Harry, on assiste à des affrontements entre les Anglais et les troupes locales de toute beauté (le chameau lancé à pleine vitesse dans le désert, cela marque toujours des points) ; on demeure, contre toute attente, attentif jusqu'au bout à cette reconstitution historique de bon goût et à ce combat personnel plein de courage et d'allant ; notre Harry bien sous toutes les coutures, physiquement, au départ, avec sa petite bouille ronde et sa cuillère en argent dans le bec finit complètement déchiqueté, ce qui est pour le coup tout à son honneur. Pourra-t-il pour autant reconquérir sa belle, c'est ce que les dernières séquences forcément plus apaisées et un peu plan-plan tenteront d'éclaircir. On serrait un peu des fesses a priori (même si cela durait moins de deux heures : on peut être facilement assommé au bout de vingt minutes devant ce genre d'œuvre) et on termine la chose avec un petit sourire de contentement : du dépaysement brut, des combats explosifs, de l'aventure humaine au forceps, une romance point trop gnangnan, le frère Korda, Zoltan, a, soyons honnête, gagné la bataille sur tous les fronts.

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Commentaires
M
Les frères Korda, Zoltan et Alexander, émigrés nés à Pusztatùrpàszto dans le schtetl hongrois sont morts annoblis par sa majesté La Queen. Un raccourci assez improbable quand on y pense... Au moins aussi improbable que se dire qu'Alexander est bien le réalisateur de "Marius" attribué le plus souvent à Pagnol.
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