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16 septembre 2019

The Story of Temple Drake (1933) de Stephen Roberts

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Future livrée Criterion du mois décembre, voilà une bonne occase de découvrir cette adaptation pré-code de Sanctuary du gars Faulkner. Une blonde plus fataliste que fatale (Miriam Hopkins qui fait la maline avec les hommes avant de se faire violer - c'est forcément plus tendu ensuite), un noir et blanc des thirties borzagien, une sensualité qui s'efface rapidement au profit de la violence, une atmosphère assez glauque joliment mise en scène par un Stephen Roberts (!) que l'on découvre au passage. Temple Drake aime les hommes et pas forcément les plus futes-futes. Après une soirée un peu trop arrosée, elle part en compagnie du gazier bourré Gowan qui conduit aussi bien que votre serviteur à jeun : un arbre sur la route, et cela ne manque pas, c'est l'accident en pleine brousse ricaine... Temple et Drake, pris en charge par deux louffiats guère recommandables à première vue, se retrouvent dans une maison en ruine, entourés de type plus louche les uns que les autres... Exit Gowan rapidement (il est saoul comme une barrique) et la pauvre Temple de se retrouver au milieu de ces mâles en rut... Une femme tente de la protéger tout comme l'idiot du village qui monte la garde devant la grange où elle dort mais cela ne suffira pas pour résister au fameux Trigger : il descend à bout portant l'idiot gêneur avant de se ruer sur cette chair fraîche... Le cri déchirant qu'elle pousse laisse deviner la suite... Temple, honteuse et terrorisée, suivra pour un temps l'enfoiré Trigger dans son appart cossu... Avant de se faire justice et avant que justice ne passe puisqu'un procès plein de rebondissements clôt l'histoire...

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On aime, on l'a dit, ce gris et blanc en extérieur ou ces noirs profonds lors des scènes nocturnes (je ne me suis pas encore remis de cette scène où seul le bout de cigarette allumé de Trigger apparaît dans la nuit alors même qu'il s'approche de Temple (non violée yet) - il m'en faut pas plus pour me satisfaire pleinement). On apprécie tout autant cette ambiance quasi année folle avec la folle Temple qui se jette au cou des hommes, se laisse culbuter en bagnole (dans tous les sens du terme) avant que la dure réalité (on est en 33, brr, brr) prenne le dessus. La pauvrette pensait faire tourner la tête de tous les hommes… avant de tomber sur des brutes ; magnifiques séquences tendues comme l'arc de Jeanne quand Temple et son type arrivent dans cette maison délabrée sous la pluie, quand la pauvrette à demi-nue tente de trouver le repos dans une chambrette de la maisonnée (les hommes se suivent et se pressent à sa porte de façon un poil stressante) ou encore quand Temple se réveille sur le maïs, au petit matin, éclairée par de finauds raies de lumière, et que Trigger, ce malade de la gâchette, fait son apparition. Des dialogues en patois du meilleur effet et des scènes brutes relativement fidèles à l'esprit plein de bruit et de fureur de l'univers romanesque de Faulkner. On n’en a pas fini avec les émotions fortes, Temple se révoltant soudainement contre son enfoiré de "protecteur" (une gueule cassée pré-belmondesque de la plus belle eau) puis devant aller jusqu'au bout du bout de sa résistance lors du procès auquel elle est conviée. Une heure dix de concentré de brutalité (mâle) et de révolte d'une gonzesse fumasse. Il aurait été bien dommage de zapper ce gars Roberts. Un beau petit joyau relativement noir qui valait franchement la peine d'être exhumé.

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