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2 septembre 2019

Le petit Frère (The Kid Brother) (1927) de Ted Wilde

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Un ptit Lloyd un lundi, cela ne peut que booster le moral pour le reste de la semaine. Notre Harold incarne ici le benjamin mal aimé. Ses deux frères costauds comme des grizzlis sont les favoris de son père, shérif respecté du canton. C'est d'ailleurs celui-ci qui a récolté des fonds pour construire un barrage dans sa cité : il garde précieusement l'argent à la casa en attendant la visite du "trésorier" de l'état... Pendant ce temps-là, l'ingénieux Lloyd (pas son pareil pour vous laver le linge ou la vaisselle) enchaîne boulette sur boulette. C'est lui qui a malencontreusement (en endossant les habits de son père) donné l'autorisation à une caravane de charlatans de venir faire leur petit spectacle en ville. Si cela permet à Lloyd de rencontrer une charmante jeune fille (Jobyna Ralston, des yeux couleur menthe-à-l‘eau même en noir et blanc), il va mettre son père doublement dans la panade : carnage incendiaire lors du spectacle (la caravane des charlatans prend feu) et vol par lesdits charlatans des fonds qu'avait remisés par devers lui son père... La ville jette l'opprobre sur cet homme de loi soupçonné d'avoir détourné l'argent : c'est le moment pour Lloyd, seul contre tous, d’essayer de trouver le chemin de la rédemption... et gagner ainsi définitivement le cœur de sa belle... et gagner enfin le respect éternel de son père et de ses frangins...

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C'est comme toujours, que voulez-vous, trépidant, charmant et gentiment moralisateur : Lloyd le créatif maladroit, Lloyd le séducteur maladroit, démontre qu'avec une pointe de chance et de pugnacité, tout le monde est capable de faire preuve d'un acte salvateur – l’échelle est haute mais je grimpe ! On aime ces courses-poursuites où Lloyd fait constamment montre de son ingénuité (petit, rapide et toujours dans la réflexion pour garder l'avantage sur ses gros balourds d'ennemis), on aime quand le gars joue les matadors et tente de se faire plus beau qu'il n'est auprès de sa douce, on aime quand le gars triture tout ce qui passe à portée de main pour créer un gag, une surprise, un rebondissement. Tout est ainsi savamment mis en scène pour que l'accessoire se trouve au bon endroit au millimètre, pour que les actions s'enchaînent à dix mille à l'heure sans avoir besoin de couper à tout bout de (micro)-plans. Lloyd c'est la dextérité, la finesse et puis forcément la tendresse. Si la romance paraît un peu trop gagnée d'avance, comme si Lloyd était le seul type pas trop couillon de tout le canton pour conquérir cette mignonnette un peu perdue, l'histoire de famille (regagner du galon auprès des siens) part, elle, de très loin... La réconciliation finale, si elle a lieu (...), n'en paraîtra alors que plus touchante… Quelques séquences sont particulièrement malines et provoquent moult petits rictus de satisfaction : lorsque les deux frères, notamment, pensant que c'est la gonzesse qui se trouve chez eux, au lit, derrière un paravent de fortune, amènent tour à tour le petit dèj (très complet... et donc double) à leur frère… C'est assez caustique de voir ces deux gros pépères tenter (en pure perte, forcément) de séduire la gorette - c'est à la fois crop mignon et d'un ridicule abyssal. Le final, bien sûr, qui se joue sur un bateau (Lloyd vs le méchant d'usage qui ressemble étrangement à un prof de grammaire de la fac de Clermont) est lui aussi un véritable tour de force au niveau de la rapidité d’exécution et des petites trouvailles perpétuelles (genre le jeu du chat et de la souris sous cocaïne) ; Lloyd doit s'arracher pour vaincre et faire fumer les sabots de ses chevaux pour arriver au moment crucial ! Encore une mission joliment réussie du gars Wilde qui sait parfaitement filmer (lui...) son comique de choix.

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