L'Exorcisme de Hannah Grace (The Possession of Hannah Grace) de Diederik van Rooijen - 2018
Mais qu'est-ce qu'on en a marre de ces films d'horreur en mousse, tous exactement copiés sur le même moule, qui pratiquent le frisson et l'impureté comme moi le ski à bosses, dont on sait dès les trois premières secondes qu'ils vont nous emmerder à qui mieux mieux et quelles vont en être les différentes étapes soigneusement mises dans l'ordre. On a l'impression avec L'Exorcisme de Hannah Grace de pénétrer dans l'antre de la culture de masse, la bouillie télévisuelle uniquement créée pour les coupures de pub, une sorte d'équivalent de "Mondial Tacos & Hamburgers" dans le monde du cinéma. Les bougres responsables de ces merdes ne se cachent même plus, ne font même plus semblant de créer et d'inventer quoi que ce soit : ils copient/collent sans aucune vergogne, en moins bien souvent, et affichent leur cynisme à ciel ouvert. Quand on voit un film comme ça, on se dit avec Godard que le cinéma est bien mort, et il nous faudra bien un ou deux Bruno Dumont ou Kiyoshi Kurosawa derrière pour nous faire retrouver l'espoir.
Voici donc un film qui saccage le cinéma, et le fait avec le sourire fier du beauf : c'est le sympathique Jane Doe Identity que van Rooijen dévalise ici, sûrement parce qu'il avait trouvé que c'était un super film, mais qu'il avait pas assez rentré de cash. Or, tout ce qui était intéressant dans le modèle est ici balancé aux orties, et tout ce qui était naze est exhibé façon archétype du must de la peur. Donc : on amène à la morgue un mystérieux cadavre de jeune fille, reçu par la débutante de service, fliquette recasée après une bavure (et bien entendu dépressive et ex-alcoolique). Mais le cadavre est-il bien cadavérique ? l'exorcisme dont a été l'objet Hannah Grace avant de passer l'arme à gauche n'a-t-il pas laissé en elle des traces de Béhémoth ? Si ? ah c'est étonnant. On se dit aussi que l'âme d'Hannah a peut-être bien été possédée également par Jim Carrey, tant elle passe le film à faire des farces pendables au lieu de dire ce qu'elle veut, putain : vas-y que je passe devant la caméra très vite en faisant "zrrrring" avec mon violon, vas-y que je m'amuse à faire craquer les os d'un peu tout le monde, vas-y que je bouge un tout petit peu dès que les acteurs ont le dos tourné (championne du monde de Un, deux, trois soleil, la bougresse), vas-y que je m'amuse avec les lampes, etc. Quand enfin elle se dévoile, il ne reste pus que 10 minutes de film, et elle n'a pas le temps de nous expliquer pourquoi elle est là, pourquoi elle épargne l'héroïne, pourquoi elle ne marche pas droit mais comme une araignée, et surtout pourquoi il faut regarder 1h30 à elle consacrée alors qu'on a mieux à faire. Dans des lumières qu'on dirait vomies par un chef-op en colère, porté par des acteurs désolants, le film égrène ses clichés sans aucune , mais aucune, mais aucune idée, ni même tentative d'inventer un quelconque plan. C'est juste une pâle photocopie de quelque chose qui a dû ressembler, à un moment donné, peut-être vers les années 80, à du cinéma, mais tellement enseveli sous les clichés, la bêtise et l'appât du gain q'il n'en reste plus rien aujourd'hui. Je propose officiellement un boycott de tout ces films merdiques, et qu'on pende leur "auteur" par les couilles avec les tripes de leurs producteurs...
Cinetrafic aime bien les poissons d'avril, et nous a donc fait parvenir ce film, en vente en DVD, Blu-Ray et VOD le 10 avril, et édité (je m'en fous, je balance) par Sony Pictures France (qu'ils gémissent en enfer). Le site et la page Facebook de l'éditeur, pour les insulter publiquement, voire leur faire un procès.
Cinetrafic, à qui je garde mon respect mais c'est la dernière fois, vous propose de retrouver sur leur site les films faciles à aimer (et à vomir) et dans un autre style, le top des séries à regarder.