The Last Girl : Celle qui a tous les dons (The Girl with All the Gifts) de Colm McCarthy - 2016
Que c'est dur de trouver un ton nouveau dans le film d'horreur, et d'autant plus dans le genre usé jusqu'à la corde des films de zombies. Colm McCarthy s'y applique, mais se casse assez vite les dents après un début plutôt prometteur. On ne peut pas lui en vouloir, c'est devenu impossible. Il aurait quand même pu choisir des acteurs un peu plus solides et travailler son scénario avec un peu plus de soin : ça lui aurait évité d'une part des séquences un peu malaisées, assez mal montées par ailleurs, où sa petite comédienne pas dirigée en fait des tonnes ; et d'autre part une trame qui part en sucette dans sa deuxième moitié, jusqu'à arriver à un ridicule final à deux doigts d'un Walt Disney des familles. Bon, mais le début, comme je disais, peut éveiller l'intérêt. Dans un futur pas très reluisant, la civilisation est victime d'un sale virus transformant votre voisin en "vorace", c'est-à-dire en sauvage hurlant avide de chair fraîche. Dans ce contexte, un groupe d'enfants est étudié, puisque leur état se situe entre deux : d'un côté, ils sont atteints du virus, mais de l'autre ils semblent arriver à contrôler à peu près leurs pulsions sanguinaires. Ligotés et tenus à distance par une police très autoritaire, ils vivent une vie misérable ; mais parmi eux une jeune gamine, Melanie, pourrait bien être à elle seule le symbole de la guérison possible de l'humanité. En attendant, elle fayotte avec son instite (Gemma Arterton) sous les yeux cupides de la médecin en cheffe (Glenn Close) qui rêve de la couper en tranches pour l'analyser. A l'occasion d'un accident, la petite, les deux femmes et quelques militaires épais parviennent à s'échapper du centre où ils officiaient. C'est à partir de ce moment-là que le film se remplit de trous et de bosses pas très jolis à voir, et se perd dans le n'importe quoi. Outre les acteurs assez minables et le scénario flou, McCarthy se montre un piètre réalisateur, dépourvu de toute vision pour rendre son monde original ou pertinent. La mise en scène est platissime quand elle n'est pas maladroite, son imaginaire est terne comme tout (le groupe d'enfants sauvages croisé lors du film semble échappé de tous les films de genre des dernières années) et son sens du rythme dans les bottes (c'est 15 fois trop long). Malgré ce début intrigant, qui présente une nouvelle génération de zombies, presque victimes de leur propre statut, on s'ennuie très vite dans cette production sans saveur.