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Shangols
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13 février 2019

Maniac (1980) de William Lustig

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Pour fermer le clapet à certains commentateurs mal avisés ("je peux pas, j'ai cabaret") et pour faire plaisir à d'autres (on est toujours sur le qui-vive quant à vos suggestions souvent d’ailleurs, dit-il démagogiquement, très pertinentes (le film était d'ailleurs dans notre cycle horreur qui (oui, je sais Gols) nécessiterait d'être entièrement repeint), nous voici donc face à ce Maniac datant des eighties. Je comprends, on ne peut plus, que le von Trier ait pu faire penser à cette oeuvre de Lustig tant l'on fait face dans les deux cas à un serial-killer aux allures paisibles (et filmé dans sa petite vie quotidienne peinard) qui décide soudain, sur une sorte de coup de sang, de passer à l'acte - et c'est souvent saignant pour le coup. Etranglement, égorgement, flingue, là encore, le choix des armes est en fonction du feeling mais le résultat est à chaque fois le même : on aimerait pas tomber le premier, malencontreusement, sur le cadavre. Joe Spinell (fortement impliqué dans le projet, de l'écriture à la prod) incarne cette masse de tueur (Frank Zito !), avec son facies (et parfois même la casquette) digne de Mario, mais un Mario auquel il manquerait des pixels, ou disons légèrement plus violent, ou disons encore plus « nostalgique » (mummy, mummy...). Notre homme louvoie, tombe sur des femmes, les embrasse et crac passe à l'acte, c'est plus fort que lui, une pulsion, ben oui merde leur reproche-t-il alors même qu'elles se vident de leur derniers litres de sang, pourquoi sont-elles des femmes d'abord, charmantes en plus, et aimables... Bref c'est un serial-killer de femmes et on comprend rapidement qu'il a un petit problème psychologique à régler de ce côté-là...

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On apprécie (si j'ose dire) ce côté nonchalant du tueur, brut épaisse aux traits mous - Joe est une sorte de Droopy avec une grosse carcasse et un cerveau détruit... Sa façon de passer à l'acte est parfaite pour tout bon film d'horreur qui se respecte : on ne sait jamais quand notre homme va agir; qu'il fasse l'amour, qu'il soit à l'affût dans un buisson, caché derrière une bagnole avec un fusil, qu'il se terre dans le placard de sa victime, il est difficile de savoir exactement quand il va péter un plomb et massacrer sa proie - bref, cet enfoiré nous fait toujours sursauter et l'on se met parfois à même protéger sa gorge par avance... Cet aspect "vie quotidienne du serial killer as a (pervers) pépère" est assez bien rendu, rend la chose à la fois réaliste (certaines scènes prennent tout leur temps avant le moment où) et gentiment gore (tirer un type à bout portant avec des cartouches de rhinocéros, l'effet est forcément garanti) - belle réussite de ce côté-là. Après en termes de psychologie, même si la chambre (rouge mais avec des bougies trufaldiennes) est un musée des horreurs à lui tout seul (et à la mesure de ce que doit être la bouillabaisse affective du cerveau du tueur), on reste dans la basique : sa mère lui a fait subir des sévices avant de mourir bêtement dans un accident de bagnole et maintenant le type mêle les liens de sang pipés avec le bain de sang accidentel ; du coup, faut qu'il bousille tout ce qu'il croise de féminin, point. Spinell a une tronche et une démarche depardieuesque qui fout les jetons, se livre à un « ultime petit footing du bon tueur » dans un cimetière infernal qui fait son effet, bref on a notre lot de séquences incontournables - dommage au passage que les petites cocottes qu'il côtoie ne sortent pas toutes apparemment des cours Florent. L'image un rien cradingue du début des eighties fait le reste et même si la fin est un rien sur explicative (c'est bon, on avait pas besoin d'un dessin non plus), on avoue que la chose a, dans son genre of course, une belle tenue d'ensemble. On dit donc merci.

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Commentaires
S
Mes confuses
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M
"les petites cocottes qu'il côtoie ne sortent* pas toutes apparemment des cours Florent"
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S
Viouuuuh. Ouais, sur le baba, là, j'avoue. Shangols qui tranche dans le lard du gore vintage, ça ne peut que seoir à la Boulange !<br /> <br /> Figurez-vous que je l'ai vue à 12 bougies et demie, cette charmante bluette du père Lustig. Ne m'en suis jamais remis depuis. À chaque fois, c'est un coup de carabine dans la tronche. <br /> <br /> Le nec du nec.
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