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Shangols
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25 janvier 2019

La Joyeuse Divorcée (The Gay Divorcee) de Mark Sandrich - 1934

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Ne serait-ce que pour énerver Mitch, je me penche à nouveau sur Fred Astaire, de toute façon c'est pas Shang qui va le faire. Alors, que dire de cette comédie musicale, filmée un an avant le classique des classiques, Top Hat ? Que ça se laisse regarder avec bienveillance ; qu'on aime voir Astaire valser sur les tables des demeures bourgeoises, jouer au benêt et séduire la gironde Ginger Rogers dans les salons aristocratiques ; qu'on note quelques audaces, comme ce ballet de 18 minutes sur la fin, ou cet emploi de non-danseurs (Edward Everett Horton) pour certaines chorégraphies ; qu'on apprécie ce film lumineux et léger ; mais, mais, mais, qu'on continue à trouver ces ballets un peu surannés et ce scénario un peu court en bouche. Ben oui, qu'est-ce que vous voulez, The Gay Divorcee accuse son âge et brandit un peu trop haut son "tout divertissement". Nos deux stars de la danse, limite sous-employées, sont pourtant délicieuses : Astaire, si on oublie son jeu de comédien caricatural, est vraiment bon dans les parties dansées, surtout qu'il a à faire là quelques pas très modernes qui le changent des valses académiques qu'on lui donne trop souvent à danser. Il a droit ici à une nouvelle danse qui s'appelle "la Continentale" (me demandez pas), qui allie un certain académisme dans les figures de couple à une grande modernité, les gusses s'embrassant sans vergogne pendant l'exécution, madame prenant souvent le contrôle sur monsieur, le décrochage un peu "twist" de l'ensemble venant raturer les pas très élégants de la danse de salon. Le film consacre à cette "révolution" 18 minutes, donc, où nos deux pros sont évincés très souvent au profit de tableaux immenses, c'est dommage. Quand ils sont là, ils éblouissent, ils sont d'un raffinement total... surtout Rogers, dirais-je (on ne change pas un grincheux qui grinche), absolument divine dans ses petites poses contemporaines, ses discrets pas dissimulés sous sa robe longue, sa manière de jouer la classique tout en ajoutant une bonne touche d'amusement à sa chorégraphie.

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Les parties musicales (Cole Porter fait partie de l'équipe) sont délicieuses, y compris les scènes plus courtes où danse le couple en se riant du décor : ça grimpe sur les chaises et les tables, ça frôle les figurants, ça dévale les escaliers comme s'ils n'existaient pas. On regrette que Astaire et Rogers soient si souvent mis au second plan, et remplacés par des scènes un peu gênantes, comme cette séquence péniblement maladroite avec Horton, donc, définitivement plus marrant en comédien qu'en danseur. Les parties entre les scènes dansées sont complètement inintéressantes, il faut bien le dire, et ce à cause d'un scénario dont on se bat les miches comme pas possible : une bizarre histoire tirée par les cheveux d'une femme mal mariée qui, pour obtenir le divorce, doit se voir surprise dans les bras d'un autre homme, et qui donne lieu à des quiproquos-prétexte mal écrits, mal fagottés, et pas du tout incarnés par les acteurs. J'admets que les scénarios de comédies musicales ne sont souvent que des toiles de fond, mais on se dit que Sandrich et ses auteurs auraient pu faire un minimum d'efforts quand même. Bon voilà : ce n'est toujours pas aujourd'hui que je vais m'inscrire au fan-club des films de Fred Astaire, mais The Gay Divorcee est un très bon cru tout de même.

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Commentaires
M
Sur la photo du bas, c'est Betty Grable, débutante.
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