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16 décembre 2018

LIVRE : Un sacré Gueuleton (A really big Lunch) de Jim Harrison - 2018

9782081396142Histoire de se prendre une dernière tranche de Harrison, c'est un plaisir en cette période festive de se pencher sur cet ouvrage très répétitif, certes, mais où l'on ressent toute la dimension gargantuesque de notre écrivain préféré du Montana. Harrison, ce n'est plus un secret pour personne, aime chasser, pêcher mais surtout bouffer comme un ogre et boire comme un puits. Voilà un ouvrage qu'il ferait bon offrir à tout casse-couille végétalien, toute personne qui mange du bout des lèvres un poireau de peur qu'il ne hurle. Harrison, lui, se bâfre, engloutit, dévore des plats où plus il y a de gras, plus il est en érection. Certains menus qu'il nous livre sont dignes d'un festin qui pourrait clore les aventures d'Astérix. D'ailleurs, merci, cela me permet de faire une transition : Harrison aime la France, non seulement parce que ses bouquins s'y vendent comme des petits pains mais surtout parce que cela permet à l'homme d'explorer à fond sa passion ; qu'il s'agisse pour lui de manger des plats légers (une tourte avec cinquante groins de porc, c'est pas rien) ou de ruiner des caves (on se demande comment, après son passage, certains cépages ne sont pas épuisés), Harrison faite preuve d'un coup de fourchette et d'une descente digne d'un héros rabelaisien. Après, outre la liste détaillée de ces plats à base de bonne chair, on découvre toute une philosophie de vie : l'homme vit reculé, bosse chaque jour que Dieu fait sur ses ouvrages mais sait le cas échéant se faire plaisir ; grâce aux envois de ses potes restaurateurs et grâce à son fusil ou sa canne à pêche, on découvre un écrivain qui n'est pas du genre à vivre de conserves (doux euphémisme) ou de soda. L’homme aime à cuisiner, à recevoir, à se remplir la panse avec de dignes convives. On a droit aussi, par le détail, ou disons par le menu, à ses agapes françaises où il retrouve bien souvent toute la même équipe. Si l'homme conchie les interviews et les salons littéraires, il ne crache jamais sur une daube ou une tête de veau. Un bon vivant, bon viveur, qui livre ici quelques-unes de ses recettes les plus allégées (meurs dans ton absence de graisse, petit végétarien qui sent le navet). Festif, résolument, à défaut d’être particulièrement poétique (même si, ici ou là, quelques-uns de ses poèmes à la gloire de la bonne bouffe émergent) -  tiens on va se la boire cette petite bouteille de rouge qui traine, même s'il est encore tôt...

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