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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
16 novembre 2021

Chambre avec Vue (A Room with a View) (1986) de James Ivory

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Après Venise, mesdames-messieurs, voici Florence ! Shangols s'attaque (enfin ?) au trio anglais punk Ivory / Merchant / Forster qui nous a donné tant de livres d'images polissées dans les années 80's et 90's. Pour être sincère, je gardais de la vision lointaine de ce film le joli côté carte postale de la célèbre cité. Connaissant le goût du James pour le beau décor, je pensais même que cette œuvre constituait un jolie condensé des attractions picturales florentines. Notre mémoire, parfois, nous trompe - ou idéalise bêtement. De Florence, une place ici, une église là, une vision du dôme, c'est un peu maigre alors même qu'on se faisait une joie au cours de la semaine de faire des chroniques touristiques... Bigre. Reste au moins, me direz-vous, le sens de la production "parfaite" du célèbre trio mort-vivant ? Ah ben ça, au niveau du costume, du cadre bien en place (du cinéma théâtralisé, oserais-je... même les classieux panoramiques semblent immobiles, toute mauvaise foi mise à part), du jeu d'acteurs au micron (sûrement l'une des pires "incarnation" du gars Daniel Day-Lewis, acteur robotisé dans son moindre cil), de la musique (j'avoue, quand même, qu'elle est joyeusement lyrique - rendons à Richard Robbins cet hommage entre parenthèses), on ne peut pas dire qu'on essaie de se foutre de notre tronche. Mais pour le coup, l'ensemble respire terriblement le sapin - et plutôt celui d'après Noël que celui glorieux et odorant d'avant-fête.

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Oh rien de mal dans cette histoire classique de chez classique : une jeune Anglaise (Helena Bonham Carter, déjà Bonham) tombe amoureuse d'un jeune Anglais (Julian Sands, blond) un rien excentrique (parfois il sourit mystérieusement) ; trop hors-norme, le type, surtout qu'il lui vient l'idée en pleine cambrousse d’embrasser la jeune femme chaperonnée à pleine bouche, outch. Retour dans le jardin anglais pour éviter tout scandale rital (des gens accueillants mais violents, on se croirait presque dans un  Woody Allen récent) : là, la Bonham (bonne âme ?) craque pour ce coincé d’aristo de Daniel D-L, une canne à l'extérieur l'autre non. Forcément, cela sent dès le départ l'union entre la cane et le ramier... Bonham s'aveugle, recroise ce fou-fou de Julian, résiste, mais prouve guère qu'elle existe sans ce dernier... Fiançailles rompues in extremis et espoir d'union entre ces deux jeunes gens un peu moins dans le moule que leur entourage… Des revirements du coeur. De la douceur de la campagne anglaise. Du coinçage du cul de cette société tarte à la crème (anglaise). Rien de bien surprenant finalement dans une production de nos larrons en foire... Alors, oui, attention, ils tentent la scène naturiste (trois jeunes gens, nus comme des vers, s'ébrouent dans une mare - on n'est pas chez Lars von Trier au niveau malaise...). Le reste est un peu trop à l'image de Daniel Day-Lewis : terriblement prévisible et sclérosé ; le comble puisque c'est le genre de personnage que l'histoire, finalement, tente de contester... De l'ouvrage propre et lisse, pro éminemment, mais auquel il manque du sang, de l'aspérité, du mouvement, de la passion. Definitely trop anglais. Ivoresque.   (Shang - 24/09/18)

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Définitivement tout ce que je déteste au cinéma condensé un 110 minutes. Enseveli sous le savoir-faire académique, la vision surannée et les clichés, Chambre avec Vue déploie sa trame immuable comme la collection Harlequin sort des bouquins. Chaque personnage est un archétype à lui tout seul, de la vieille dame anglaise crispée au jeune premier bohème, du promis rigide (Daniel Day-Lewis, encore une fois désolant) au brave tonton légèrement concon (Denholm Elliott) ; chacun s'ébat dans des décors de carte postale piqués dans un catalogue de l'office du tourisme ; le tout au service d'une histoire sentimentale cousue de fil blanc, enfilant les scènes surfaites comme des perles, déclinant à l'envi des dialogues antiques et trop écrits... Si vous y ajoutez un montage à la truelle (Bonham-Carter a l'air d'être toujours prise une demi-seconde avant le "Action"), une musique à faire tomber une oreille et des élans picturaux à la Watteau, vous vous retrouvez devant une œuvre qui ressemble à un vieux gâteau périmé dans une boîte en fer décorée de mémé anglaise. La littérature anglaise du XIXème a bon dos et sert de prétexte à ce machin rose bonbon qui croit encore qu'il est licencieux de faire courir des mecs tout nus dans la forêt, ou que les codes de bienséance de la haute bourgeoisie peuvent encore faire un sujet valable. Au XXème siècle. Tiède comme une tasse de thé oubliée sur une bouillotte, aussi captivant qu'une nature morte de votre aïeule, aussi drôle qu'un coup de pied dans les parties. L'enfer... (Gols - 16/11/21)

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The Criterion Collection

Commentaires
V
Disons que c'est en effet assez académique, trop léché et "joli", trop sage pour un film qui parle du conflit entre passion et conventions. Je me souviens avoir admiré la photographie de Tony Pierce-Roberts à l'époque. Mais bon, j'avais 15 ans, je ne sais pas ce que j'en dirais aujourd'hui. Je n'ai revu le film que partiellement il y a quelques années.
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V
Ben non, toujours pas. Il adapte un roman typiquement edwardien, pourquoi aller chercher la littérature victorienne comme modèle supposé ? On est très loin de Dickens, un peu moins de Hardy éventuellement, c'est vrai. Quant aux romans du XVIIIe, Defoe, Sterne, Richardson, il y a encore moins de rapport, pour ne pas dire aucun.
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V
"La littérature du XIXe siècle" ?<br /> <br /> Forster a publié son premier livre en 1905, boys ! "A Room With A View" date de 1908.
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