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11 septembre 2018

LIVRE : Asymétrie (Assymetry) de Lisa Halliday - 2017

9782072728792,0-5176469Un "événement de la rentrée littéraire" qui a tout du pétard mouillé, si vous voulez mon avis. Lisa Halliday a tout pour devenir la chouchou des médias, un côté moderne tout à fait branché, une écriture compliquée qui fait grand écrivain, et surtout l'aura de sa relation avec Philip Roth, dont l'aspect "in" n'est plus à démontrer depuis qu'il est mort. De tout ça elle fait son premier roman, assez sybillin sans nécessité, assez pénible à lire et guère passionnant. La première partie est donc consacrée à sa relation avec Roth, de 40 ans son aîné : la belle rencontre façon Alice un vieux monsieur dans un parc, qui la séduit immédiatement (d'autant qu'elle veux devenir écrivain, et qu'elle a bien reconnu le bougre). Il s'en suit une étrange histoire d'amour relativement asexuée, toute de tendresse et de solidarité, de vision de matchs de base-ball et de complicité. Un peu gênant, pour tout dire, de rentrer comme ça dans l'intimité de Roth, qui n'avait sûrement pas besoin de ces lignes de jeune fille en fleurs, anecdotiques et parfois triviales (on a des notes sur la façon dont il jouit, par exemple). Certes, le portrait est parfois touchant et amusant, on découvre un vieil homme plus obsédé qu'il le disait par le Nobel, obnubilé par ses marques de thé et de chocolat, plus préoccupé désormais par les petits plaisirs de la vie que par la littérature. Mais l'écriture de Halliday est chaotique, manque totalement de fluidité, et on se retrouve à avoir l'esprit qui s'évade toutes les trois lignes, ce qui n'est pas bon signe. On ne voit pas bien où elle veut aller, et on se retrouve avec des pages de Paris-Match écrite par une thésarde, à cheval entre le désintérêt et l'amusement.

Quand la deuxième partie démarre, on lève un sourcil : assez radicalement, Halliday change complètement de sujet, et nous voilà sur les traces d'un gusse qui cherche à rejoindre sa famille en Irak, et qui est retenu à l'aéroport de Londres ; en effet, les States viennent d'ordonner une intervention armée dans son pays, et tout Irakien devient suspect. Les souvenirs d'enfance alternent avec ses interrogatoires, et on se dit qu'il va falloir ruser pour rendre ces deux parties cohérentes. On note que cette partie est au moins un peu plus souple dans l'écriture, même si très classique pour peu qu'on ait déjà lu un roman américain. C'est guère plus passionnant, mais au moins ça raconte quelque chose et ça sort du nombril de l'auteur.

La troisième partie vient faire s'effondrer nos quelques espoirs quant à une cohérence de l'ensemble (remarquez, le titre l'annonçait, j'aurais dû me méfier). Pas du tout compris le lien entre les deux parties, qui n'est pas explicitée dans la retranscription (fictive ?) d'une émission de radio, dans laquelle Roth est interrogé sur sa vie et sur ses goûts musicaux. Outre que ce dernier quart est complètement inintéressant, on cherchera en vain la clé du mystère de ce livre, qui se contente finalement de placer en miroir deux nouvelles différentes, et qui ont bien du mal à se refléter l'une dans l'autre. Au final, pas très bien écrit, construction floue, un brin de nombrilisme : j'aime pas.

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