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2 mai 2018

La Rivière sanglante (Drums across the River) de Nathan Juran - 1954

daily-movies

Ah oui, c'est l'âge d'or, aucun doute, et même dans les petits westerns sans façon et sans budget, on trouve des pépites, comme cette Rivière sanglante qui ne paye pas de mine au demeurant mais s'avère très réjouissante pour nos mirettes gourmandes. Rempli jusqu'au bord de scènes d'action, de glamour et de dilemmes moraux, le film raconte une conversion, celle de Gary Bannon, raciste, rancunier et sans égard pour les Indiens ses voisins (des "Utes", on aura bientôt fait le tour des différentes tribus). Ils ont en effet tué jadis sa mère, et il vit depuis des jours misérables avec son paternel. Il décide de franchir la rivière du titre pour aller chercher l'or là où il est, enfreignant du même coup les traités de paix entre Utes et contre-Utes. L'accueil est un peu froid (les flèches fusent), d'autant que la rivalité est attisée par les méchants de service, désireux de déclencher les hostilités coûte que coûte. Gary apprend peu à peu que les Utes sont plus sympas que ce qu'il croyait, et va peu à peu s'opérer une métamorphose sous son glorieux chapeau de cow-boy... si bien que les félons vont tout faire pour le discréditer aux yeux des villageois. Les problèmes s'accumulent, les noeuds coulants sont brandis, les tentatives diplomatiques d'éteindre les feux de plus en plus problématiques, jusqu'au duel final, qui voit enfin (spoil) le salopard de service mordre la poussière et pleurer sa mère.

disque-la-riviere-sanglante1

Alors attention : rien de génial là-dedans, Juran n'est pas Ford, Audie Murphy pas James Stewart, et les maquillages des Indiens pas super raccord. Le film montre pas mal de défauts surtout dûs au manque de moyens, et c'est vrai que le scénario n'est pas toujours très clair. Mais on passe un moment franchement sans aucun ennui devant ce spectacle constant que le film nous offre. Pas avare en scènes d'action, il nous balance quelques solides bagarres bien viriles, des poursuites épiques et de la tension en veux-tu en voilà, dans de magnifiques décors naturels savamment cadrés, artisanalement montrés. La grande qualité de la chose, outre son excellent rythme, c'est les seconds rôles, tous intéressants, du paternel tout empli de bonté et de pardon (Walter Brennan, incontournable dans ces années-là) au félon (Lyle Bettger), un suave au sourire toujours en place, véritable enflure, en passant par l'homme de main, tout de cuir vétu, vraie ouverture vers les méchants caricaturaux du western-spaghetti. La partie féminine est franchement sacrifiée, c'est l'oie habituelle qui s'inquiète pour son homme parti seul affronter le danger ; mais cette équipe d'acteurs, entièrement préoccupée à nous faire plaisir, est savoureuse. Digne dans ses opinions pro-Indiennes (ce qui donne de belles scènes de rituels, notamment lors d'un enterrement très joliment reconstitué), ne se reposant jamais, enlevé et fun, La Rivière sanglante est délicieux.

critique-la-riviere-sanglante-juran10

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