Hôtel Singapura (In the Room) (2016) d'Eric Khoo
Gardant un très bon souvenir de Be with me du gars Khoo, je me sentais prêt à explorer un peu plus en profondeur sa bio... Un hôtel, des couples plus ou moins légitimes qui se croisent, un peu de cuisse, des situations tendues et des discussions qui fusent entre quatre murs... Parfait. Eh bien, sans autre forme de procès, la chose s'avère absolument nulle... Khoo multiplie les saynètes ketchiques en suivant avec précaution son petit guide de la sexualité universelle pour les nuls (un couple de gays, un couple d'adultère, un couple d'amis potentiellement fucking friends, un couple transgenre, un groupe de rock avec les groupies, une brochette de putes...) : l’idée sous-jacente que l’on devine, n'oublier personne pour dresser un portrait le plus varié possible (dans le temps et dans les "genres") de l'Amour en chambre d'hôtel. Joli projet en soi. Encore faut-il savoir écrire des dialogues, sortir des poncifs et surtout... avoir des acteurs. Que les dialogues soient insipides (Khoo a l'air décidément plus doué pour le silence...), que les scènes de cul soient franchement du porno-soft mollasson, que l'image manque affreusement de luminosité... bon je veux bien tout accepter mais des acteurs (sortis tout droit des studios AB asiatiques) autant à chier, c'est absolument inadmissible. Certes le film serait resté malgré tout un film d'hôtel de bas étage... Mais le fait d'avoir toutes ces minauderies féminines (pas sélectionnées a priori pour leur QI, ces mesdemoiselles) et cette platitudes masculine (les acteurs ont été recrutés pour leurs abdos... mais ils doivent encore penser que Stanislavksi c'est le nom d'un appareil de muscu) devient vite totalement intolérable. On se contrefout en plus comme de l'an 40 de ces postures vues vingt fois déjà dans des épisodes de Casimir (les deux homos trop tristes de devoir se séparer, la femme adultère qui se fâche avec son amant (mais pourquoi tu quittes pas ton mari, hein !, dis), ce pauvre fantôme de chanteur à succès, mort d'une overdose, qui hante les couloirs de l'hôtel en étant amoureux de la femme de ménage, ce type qui évoque la larme à l'œil de quelle façon son propre sexe va se retrouver demain à l'intérieur de lui-même (l'histoire du transgenre, vous suivez ?) : c'est pathétique, mou, creux. Un hôtel en ruines, à l'image de ce film au mieux racoleur (dit-il en se lâchant lâchement sur le dernier photogramme : je viens de comprendre enfin l'idée des tables sans chaise dans les chambres d'hôtel).