Casanova '70 (1965) de Mario Monicelli
Petit film italien aussi léger qu'un slip rose à frou-frou. Le Casanova des temps modernes (qui a déjà 5 ans d'avance sur son temps) serait-il impuissant ? C'est le pauvre Marcello Mastroianni qui s'y colle en prenant dès le départ un air un rien hébété : à quoi bon traquer les plus belles gorettes intercontinentales si, une fois avec elle, c'est la reculade permanente. Heureusement, il ne tarde pas à mettre le doigt sur le problème : érection il y a que si l'ami Marcello se met en danger. Il ne s'agira plus de draguer des filles faciles dans des conditions pépères mais de s'attaquer à des proies obtues dans des situations périlleuses. Mais ces conquêtes sont-elles toujours synonymes d'amour ? Perso, je serai tenté dire oui vu le casting féminin (mamma mia) mais en fait pas forcément...
Marcello est un peu ridicule en dénudant des jeunes femmes qu'il ne peut satisfaire mais parvient à nous faire sourire : être obligé de chanter tout son répertoire au cours d'une nuit napolitaine pour retarder le moment où il devra embrasser la donzelle, c'est beau. Il nous fait tout autant sourire quand il comprend sa faiblesse : ildoit se mettre en danger ; on le voit ainsi tout jeunot monter sur des échasses géantes pour mater une donzelle, aux formes généreuses, au premier étage (le mari coupe l'échasse à la hache, rires). Malheureusement, tous les sketches féminins qui s'enchainent ensuite ne nous mettent pas autant la banane ; ils apparaissent souvent même un peu convenus (la famille sicilienne jalouse qui le course, ok). On se rattrape en découvrant des créatures tombées des Cieux (Marisa Mell et ses yeux flippants, Virna Lisi et sa blondeur de blé bien mûr, l'incontournable Michèle Mercier, Beba Loncar, l'asiatique Seyna Seyn…) dans des tenues qui feraient pendre la langue au loup de Tex Avery. Marcello apparaît plus ou moins blasé, se met dans des situations plus ou moins respectables (il se retrouve même accusé de meurtre, bougre – tuer Marco Ferreri, c’est pas sympa) sans forcément trouver l'âme-soeur... mais il la trouvera, sans être pour autant guéri du sens de la mise en scène - jamais se contenter de la banalité... Un petit film croquignolesque qui a surtout le mérite de faire défiler des donzelles aux jambes si longues et au sourire si doux. Gentillet.