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3 décembre 2017

Terre sans Pardon (Three violent People) (1956) de Rudolph Maté

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Maté nous sert un western résolument plus tourné sur la construction des personnages, les tensions qui apparaissent entre elles, que sur l'action : même si on retrouve des thèmes classiques (des frères ennemis, des méchants profiteurs vraiment trop méchants...), le scénario semble finalement se concentrer sur un point essentiel : ce n'est point tant de la survie du Ranch S dont il question (l'Etat voulant mettre le grappin sur les possessions sudistes du Texas à la fin de guerre de Sécession) que de celle du couple formé par Charlton Heston (pas un fine guêpe) et sa compagne, la redhead Ann Baxter (et sa taille du guêpe pour le coup) ; le pitch est clair comme l'eau de Volvic : Heston a eu le coup de foudre pour la donzelle (après une première confrontation où, en gentleman qu'il est il l'a secouée dans tous les sens : la classe...) sans se rendre compte que celle-ci avait un certain passé plutôt léger (hum, hum, voyez). Il l'embarque dans son ranch fier comme Artaban mais dès qu'il va avoir vent du passé de sa Belle, il va la jouer outré (Ah cette vanité de mâle, tout de même). Mais un éclair d'intelligence peut encore éclairer le Charlton...

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Maté prend son temps pour nous faire comprendre que le Charlton a la tête un peu près du bonnet : il aime qu'on le considère comme un héros depuis qu'il a sauvé son frère (qui a perdu un bras tout jeune dans un moulin... Moi aussi j'ai souffert dit-il en prenant a volo du chocolat), il juge sa femme à la première alerte (alors même qu'il l'a vue arriver en ville avec d'autres filles de joie), il décide de se rebeller immédiatement contre l'Etat qui cherche à le spoiler… Chez les Saunders, on a toujours été de fortes têtes, il continue bêtement et sûrement la lignée sans se poser trop de questions. Il sera tout fier de stopper son frère et sa douce quand ils tenteront un coup de Trafalgar (ils se barrent avec les chevaux) mais finira par comprendre qu'à force d'être trop obtus, on risque de tout perdre... C'est l'un de ses hommes de main (l'excellent Gilbert Rolland as Innoncencio Ortega) qui sera le premier à ouvrir une faille dans le caractère psychorigide de ce soldat un tantinet buté... Si l'on peut admirer ici ou là quelques belles images de la plaine, on reste en revanche un peu déçu par ces méchants fonctionnaires caricaturaux et l'absence de séquences résolument marquantes (il faut attendre la toute fin, quasiment, pour avoir un petit peu de nerfs dans la chose). Un western honnête, sagement construit autour de ses personnages principaux, mais on avait l'habitude d'un Maté un peu plus saignant - notamment dans ses films noirs.

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Go to the Mid-West

Commentaires
T
Ah non non non, il est mieux que ça, cet épatant petit western pas bégueule ni fier-à-bras! Et pas si sage (rare au milieu des années 50, d'être aussi direct sur le plus vieux métier du monde et celles qui le font).<br /> <br /> <br /> <br /> En plus, vous dites que du faux : On n'attend pas du tout la fin pour assister au rififi, puisque le film démarre, paf, d'emblée, sur une vitre de saloon qui explose pour cause de bagarre échevelée derrière. <br /> <br /> Et après, ladite bagarre continue dans la rue, dans un chaos parfaitement réglé. Mais même si le faucon Maté garde l'oeil vif et vigilant, il n'en fait pas un fromage. Il a la politesse de ne pas rester 3 plombes sur un plan pour le cas où l'on n'aurait pas remarqué tel truc, tel détail, tel machin. <br /> <br /> Ensuite, ces grands troupeaux de chevaux qui galopent dans tous les sens, un peu plus tard, dans la pampa texane... Ah, moi je dis que c'est plus qu'honnête.<br /> <br /> <br /> <br /> Les vingt premières minutes sont un pur régal de rythme, de duplicité, d'énergie, de vivacité, de drôlerie, de Vistavision toutes couleurs au vent. Une joie pour l'oeil et pour l'esprit. <br /> <br /> Et si finement joué, avec ça. <br /> <br /> Par un Gilbert Roland, en effet, qui sort droit de chez B Boetticher, (de même que le scénariste James Edward Grant -La belle et le Toréador - lequel a également signé les scripts de La Dernière caravane de Daves, et La Taverne de l'Irlandais de Ford,). <br /> <br /> Mais aussi par Ann Baxter, en maman et en putain, absolument excellente, as usual. <br /> <br /> Par le cérébral Tom Tryon, mille volées au-dessus d'un, mettons, Robert Wagner ou d'un John Derek qui auraient pu -ç'eût été pas d' bol pour nous- décrocher ce genre de rôle trop subtil pour eux. <br /> <br /> Puis enfin, la formidable tenancière de bordel, cette Ruby La Salle, jouée par le résolument géniale Elaine Stritch (qu'on revoyait encore, un peu avant sa mort, chez Woody Allen).<br /> <br /> Ai-je rêvé? Il m'a semblé reconnaître Robert Blake en fils de Gilbert Roland.<br /> <br /> Tout cela dans une chouette histoire, rondement ficelée, racontée, souplement filmée... Allons, on fait pas la fine bouche, et bon appétit, sir(s) !
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