Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
24 novembre 2017

Logan Lucky (2017) de Steven Soderbergh

vlcsnap-error489

Une petite gâterie sans grande prétention du gars Steven qui renoue avec le film de casse ; aucun acteur classieux ici mais que des bras cassés, avec d'un côté les "cerveaux" (les frères Logan, malchanceux de naissance mais sûrement moins cons qu'ils en ont l'air) et de l’autre les frères Bang (Daniel Craig en anti-James Bond (assez sympa en bourrin mal dégrossi) accompagné de deux brothers encore plus cons qu'ils en ont l'air - et Dieu sait que leur allure ne prête pas à confiance...). Après une bonne heure de préparation pour nous présenter les protagonistes de l'histoire (c'est propre, du pur Steven, assez efficace mais malheureusement pas super drolatique - les bouseux ricains, on sait à quoi s'attendre depuis Fargo...), c'est parti pour le casse du siècle ; Soderbergh brouille un peu les pistes (qui fait quoi, pourquoi, pas toujours clair ; quelques ellipses ici ou là pour ne pas trop alourdir l’affaire) mais on comprend que grosso modo tout se passe comme sur des roulettes (une « aspiration » de billets de coffre-fort dans les règles). On attend bien sûr à tout moment que cela parte en vrille, que les deux bandes de frères se ridiculisent ou se foutent sur la gueule, qu'une méga course-poursuite s'organise...

vlcsnap-error607

Ben pas vraiment, en fait… Soderbergh, après s'être un peu joué de nous, de nos attentes (rien n’est vraiment foireux ni vraiment comique d’ailleurs ; les scènes d’action sont rares... Bon, ok...), livre tout le "suc" de la chose lors d'un prologue plein de surprises  (enfin, ne nous emballons pas non plus)... Alors oui, c'est vrai qu'on assiste à un final romantico-touchant un peu inattendu mais avouons que l'ensemble ressemble plus à une pizza au four un tantinet croustillante qu'à un coq-au-vin façon grand-mère. Soderberg reste dans l'entertainment léger qui repose essentiellement sur des personnages un peu tordus (Adam Driver et son bras en moins - ohoh) et sur un montage redoutable (il n'y a finalement pas grand-chose qui se passe mais ça passe comme un Ricard bien frais). Soderbergh semble prendre plaisir à flirter avec les genres sans jamais se résoudre à faire son choix... pourquoi pas, après tout, même si cela enlève un peu de « caractère » au film... Un film, au final, pas franchement désagréable mais un peu court en bouche.   (Shang - 18/11/17)

vlcsnap-error068


uploads_14ce49f5-90fe-45f4-8380-280cb4617ce5_logan4

Soderbergh avait annoncé sa retraite du cinéma ; il revient par la petite porte avec ce film modeste mais attachant, léger mais assez personnel. Certes, on pouvait attendre un peu plus d'ambition de la part du gusse, mais il y a quelque chose du pied de nez dans cette façon de se repointer sans producteur, sans tout le pataquès de la distribution et de la promotion habituelles, et avec un sujet aussi petit. Une manière de déjouer les attentes du public qui colle bien, au final, avec son scénario : tous ses personnages sont des ratés chroniques, des rednecks bien épais, qui entreprennent une sorte de casse du siècle à peu près impossible à réussir. On ricane dans un premier temps en anticipant le mur gigantesque qu'ils vont prendre... avant de comprendre peu à peu que Soderbergh, peut-être pour la première fois de sa carrière, est du côté de ces bras-cassés. Aucune moquerie, aucune supériorité de sa part dans ce portrait des déclassés de l'Amérique. Certes, le film est souvent mordant, et souvent honnête : il ne déifie pas non plus façon Ken Loach ces idiots. Mais il ne les caricature jamais non plus. En ce sens, le travail des acteurs est génial : Channing Tatum, décidément grand acteur, est en charge du rôle touchant de la chose : mis à la porte, ignoré de tous, il décide de se servir des connaissances acquises sur son chantier pour orchestrer son casse. Il est parfait, et réussit même LA scène casse-gueule du film, celle où sa fille lui chante un hymne nationaliste country lors d'un concours de chansons : grand moment suspendu et très touchant, où le communauté de ricains bas du front se cimente autour de sentiments bêbêtes mais sincères. C'est dans cette scène là que le projet de Soderbergh apparaît le mieux : parler des idiots, mais en parler avec respect. Accompagnant Tatum, Adam Driver en handicapé mutique et Daniel Craig en brutasse pour de rire sont excellents, toujours à la hauteur de leurs personnages, jamais méprisants.

featured_logan-lucky

Si le film, effectivement, rate un peu son côté "Coen", n'est pas très drôle, ni très trépidant, on ne peut que respecter cette volonté de dresser un vrai portrait de l'Amérique d'en bas, en contre-pied avec une Trump-attitude très supérieure. Ce sont d'ailleurs plus les autres qui sont raillés, stars de télé blindés de fric, pilotes automobiles capricieux, directeurs de prisons vaniteux... La chose la plus surprenante étant que le casse réussit au-delà même des espérances du public : la dernière demi-heure révèle que les personnages sont beaucoup plus intelligents qu'il ne le paraissent, et qu'ils ont réussi non seulement leur projet, mais également à nous faire croire à son échec. Un petit film imparfait, auquel il manque peut-être un brin de fun et de lâcher-prise, mais finalement un bel objet...   (Gols - 24/11/17)

Commentaires
J
Au moins le pathétique "festival' Télérama-de-Misaine permet-il de "rattraper" les films que l'on avait ratés à leur sortie. D'où ce "Logan lucky" du pauvre Soderbergh dont tout le monde, pressé de courir après de nouvelles vessies unanimement prises pour des lanternes, semble se foutre today, film vu en ce jour pluvieux. Bon, d'accord, ça n'est pas le film du siècle, siècle dont on est en droit de se demander s'il mérite même un film un tantinet emblématique ? Mais c'est un bon film de genre, film de "casse" en effet, avec, respect de la commande oblige, son obligatoire temps de présentation des différents protagonistes, des différents lieux où va se mener l'action et ses enjeux, du "plan" avant de parvenir au casse lui-même. Tout ici est en ordre donc. Y compris le twist final. D'où ce rythme lent que vous semblez déplorer alors qu'il faut du temps pour ce faire, Mais il y a l'humour en sus, des personnages crédibles (dans les limites du genre), un talent certain pour filmer le tout ainsi que l'adjonction d'éléments de décor et d'accessoires suffisamment insolites pour maintenir pression et intérêt à la chose. Le casting est d'un bon niveau et outre les têtes d'affiche, on a plaisir de retrouver Hilary Swank en "dominatrice" du FBI cornaquant Macon Blair (excellent dans "blue ruin" et "green room") voire l'ex-beau gosse de la country, Dwight Yoakam, en patron de prison mûr pour la retraite à peine anticipée. Un bon film rock'n'roll donc, même si le spectre de "ocean 2015 et des poussières" affleure par moments.<br /> <br /> Je ne pense pas remettre beaucoup les pieds et les yeux dans ce "festival" (sauf pour "le Caire confidentiel" que j'avais raté aussi et pour de similaires raisons) dont la programmation fait la part (un peu trop) belle à ce cinéma de séminaristes dont le magazine assure régulièrement la promo.
Répondre
Derniers commentaires
Cycles
Ecrivains