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4 novembre 2017

Shérif Jackson (Sweetwater) de Logan Miller - 2013

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Miller a certainement vu beaucoup de méta-westerns avant de réaliser le sien, son principal défaut étant sûrement de s'être enthousiasmé pour chacun d'entre eux : il a du coup voulu mettre un peu de chaque dans son film, et a pondu au final un objet exactement au milieu de tout et sans aucun style propre. Shérif Jackson n'est ni drôle, ni violent, ni classique, ni effrayant, ni parodique, ni moderne, ni rien du tout, et pourtant il essaye de toutes ses forces d'être tout ça à la fois. On le sent à travers ses trois personnages principaux, qui ne jouent jamais dans le même film. Une brave paysanne qui, suite à l'assasinat de son mari, va se transformer en vengeuse sans pitié (January Jones, jolie mais filmée comme une figure, comme un objet) : elle est en charge de la partie presque classique de la chose, un pont qui relierait les derniers Ford à Peckinpah, la partie la plus fidèle au genre. Un pasteur intégriste, pervers, violent, violeur, assassin et blasphémateur (Jason Isaacs, assez surprenant dans ses accès de brutalité) : il est en charge de la partie tarantinesque, moderne, amenant dans un genre a priori familial une violence sèche, inventant un méchant moderne, issu de La Nuit du Chasseur, plus proche du film d'horreur que du western. Un shérif comique, dansant et inconscient qui vient titiller le pasteur et soutenir la jeune femme (Ed Harris, enfoui sous une perruque peu seyante, cabotinant en roue libre) : c'est le cachet comique, décalé, méta, celui qui fait toujours l'action qu'on n'attend pas. Ces trois réunis n'arrivent jamais à faire un film cohérent, et on ne cesse de naviguer à vue d'un genre à l'autre sans s'accrocher à rien.

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S'accrochant à un scénario mal ficelé, qui donne lieu par exemple à un final privé de sève, exhibant un sorte de faux style classique, Miller sent peu à peu le film lui échapper et nous avec. Certes, il y a quelques beaux cadres, quelques idées même de mise en scène (dans toute la partie où la femme exécute les cow-boys un par un), une belle lumière, mais ça ne suffit pas à donner du liant à ces scènes qui passent de la comédie au gore, du western classique au polar froid. Superficiel et froid, ce film se voudrait un hommage crépusculaire, mais oublie de faire du cinéma dès qu'il est sorti de son petit jeu de références un peu vain. Naze.

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